Festival : “The Future is Feminist”, c’est le Beursschouwburg qui le dit

Dana Michel, "Yellow Towel" © Ian Douglas

Jusqu’au mois de décembre, le Centre d’art pluridisciplinaire bruxellois concentre, sous ce titre, sa programmation. Explosion d’approches, temps forts et rencontres.

Janvier 2017 : quel thème choisir pour la programmation de fin d’année, se demande l’équipe du Beursschouwburg ? Au même moment, la Women’s March déferle dans les rues de Washington, des millions de gens, de femmes, se rassemblent pour protester contre l’élection de Trump, sa misogynie, ses accointances avec le suprémacisme blanc, son homophobie… Quel meilleur point de départ pour lancer un assaut artistique d’ouverture autour de trois axes : “intersectionnalité” (l’analyse du croisement des dominations), relation au corps et genre.

Un paysage d’artistes

“Nous travaillions déjà avec des artistes concerné·es par le thème du féminisme et regroupant toute une série de thématiques plus larges que la seule “égalité” : ça fait partie de l’ADN de la maison. Mais nous n’avions jamais thématisé le sujet, raconte le directeur artistique du Beursschouwburg, Tom Bonte. De cette approche, tout un paysage d’artistes a émergé.”

Eisa Jocson, “Princess” © Jörg Bauman

La programmation éclectique (danse contemporaine, vidéos, films, performances, débats, expos-concerts…) met à l’affiche des artistes de tous horizons. Tom Bonte pointe Dana Michel, chorégraphe canadienne, qui jouera fin octobre deux représentations de son spectacle solo Yellow Towel, en référence à la serviette jaune qu’elle s’enroulait sur la tête, enfant, pour ressembler aux petites filles blondes. D’origine caribéenne, elle interroge son identité de femme dans un monde patriarcal, de femme noire dans un monde de Blanc·hes, jouant sur les stéréotypes de la “black culture”.

Citons également le spectacle de danse de la Philippine Eisa Jocson, Princess, dans lequel elle analyse et déconstruit le personnage de Blanche-Neige. Sa pièce précédente s’appelait Happyland, en référence à l’endroit “le plus heureux de la terre”, Disneyland. Retenons enfin Kantate, film d’animation sur la vie de Maria Lassnig, peintre autrichienne à la célébrité tardive. Deux exemples parmi tant d’autres formes d’expression ultracontemporaines poussant à la réflexion. Et des initiatives gratuites aussi : l’équipe de Just For The Record (voir axelle n° 198), cette bande de femmes geeks qui tentent d’équilibrer la base de données Wikipédia, principalement rédigée par des hommes, sera présente dans le café du Beurs. Chacun·e pourra participer au contenu. (V.L.)

Jusqu’au 22 décembre. 20-28 rue Auguste Orts, 1000 Bruxelles. Infos et programmation