Un manifeste pour légaliser l’avortement

Manifestation pour le droit à l’avortement, 19 novembre 1988, Québec.

Savez-vous que dans notre pays, en Belgique, l’avortement est toujours un délit ? Les articles 350 et 351 du Code pénal considèrent en effet l’IVG comme un « délit contre l’ordre des familles et la moralité publique » ; l’article 383 criminalise toute information ou publicité portant sur l’avortement. Des personnalités publiques belges ont donc lancé le Manifeste des 350, une pétition pour la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse et ce, 46 ans après le célèbre « Manifeste des 343 » en France, dans lequel autant de femmes ont osé dire « J’ai avorté », s’exposant à des poursuites judiciaires. Une initiative salutaire au vu de l’actualité (voir aussi « L’IVG de nouveau menacée ? », axelle n° 198). Un exemple de ce retour de bâton contre l’IVG : les étudiant·es d’un cours de philosophie à l’UCL ont eu la mauvaise surprise de trouver un plaidoyer anti-avortement dans les notes de leur professeur. Ce dernier, depuis suspendu de ses fonctions, y expliquait notamment que l’avortement est le « meurtre d’une personne innocente », et que cet acte est « pire que le viol » (sic). Le chemin est assurément encore long.