« Les féministes institutionnelles disent qu’on vient abolir les avancées, qu’on vient pour retourner en arrière et qu’on est des dangers pour les Françaises. Moi aussi je suis française et je suis sûre qu’on est d’accord sur plein de choses. Mais elles sont bloquées sur notre foulard. Il faut nous l’arracher pour qu’on devienne des femmes libres ? »
Ces paroles, ce sont celles de femmes musulmanes de l’association Al Houda, basée à Rennes, dans l’ouest de la France. Elles en ont marre. Marre de n’être considérées que comme « soumises, aliénées, forcées par [leur] père ou mari » à cause d’un bout de tissu sur leurs cheveux. Marre de vivre dans un pays où des racistes se cachent derrière la laïcité française.
Marine Bachelot Nguyen, cofondatrice de la compagnie Lumière d’août, a mis par écrit leur colère. Pendant une semaine, au mois d’avril 2016, l’autrice a recueilli les paroles de ces femmes qui se battent pour que porter le foulard, ou non, soit vu comme un choix propre et non comme un aveuglement religieux…
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