La réforme de l’ONE : on l’attendait, il faut la suivre de près !

© Novella De Giorgi

Entamée en 2014, la réforme du secteur accueil de l’ONE (réforme “MILAC”) a pu se concrétiser avant les élections de mai 2019. Un ensemble de textes légaux a été finalisé ces derniers mois et approuvé ensuite par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tous les outils sont en place pour que cette réforme ambitieuse puisse être mise en œuvre dans les cinq années à venir. Décryptage.

Que contient cette réforme ?

• Une simplification du système actuel afin de le clarifier pour les professionnel·les et les parents. Il n’y aura désormais plus que cinq types de milieux d’accueil au lieu d’une dizaine auparavant.
• Une meilleure accessibilité des milieux d’accueil grâce à l’ouverture de nouvelles places selon des critères socio-économiques locaux.
• Une participation financière parentale recalculée, afin de réduire le coût pour les familles à faibles et moyens revenus.
• Un financement plus complet des milieux d’accueil. Dans un premier temps, les structures les moins financées pourront ainsi rattraper celles qui le sont plus. Ensuite, il s’agira à terme de renforcer le financement de l’emploi.
• Une information aux parents plus claire et transparente concernant les places d’accueil accessibles et leurs coûts.
• Une formation des professionnel·les harmonisée.

Une réforme ambitieuse

La réforme entrera en application en janvier 2020, avec une période transitoire permettant de préserver l’existant, tout en améliorant la qualité de l’accueil. L’ONE semble ainsi s’engager dans le sens d’un service universel de qualité, accessible, avec une attention sur la viabilité financière des milieux d’accueil et l’équité entre eux. Il affirme une volonté d’investir à la base, avec la conviction de réaliser un investissement productif pour les familles et pour le futur de la société.

De manière générale, Vie Féminine et sa Fédération des Services Maternels et Infantiles (FSMI) se réjouissent de l’ambition de ce projet, qui rejoint notre conception de l’accueil de la petite enfance et qui constitue une vision d’avenir, tenant compte de l’évolution de la société. Cependant, la question de la mise en œuvre et des moyens qui y seront progressivement consacrés reste ouverte, en particulier à l’aube d’un nouvel accord de gouvernement…

C’est pourquoi Vie Féminine revendique à l’horizon 2024 :

• La concrétisation complète de la réforme MILAC afin d’offrir un dispositif qui permette à chaque enfant et famille d’accéder à un accueil de qualité.
• L’augmentation de places d’accueil disponibles appliquant les barèmes tarifaires de l’ONE.
• La révision de la participation financière parentale. Il s’agit ici de soutenir l’accès à un accueil de qualité aux plus défavorisé·es et contribuer ainsi à la réduction des inégalités sociales.
• Le développement de structures collectives de petite taille pour rencontrer les réalités spécifiques. Certaines régions ont ainsi des besoins limités, mais bien réels, de places d’accueil, de même que certains projets de quartier peuvent être porteurs de ces structures.
• L’application des barèmes tarifaires de l’ONE pour tout milieu d’accueil bénéficiant de financements publics, quels qu’ils soient.
• La poursuite de la mise en œuvre complète du statut de salariée pour toutes les accueillantes d’enfants à domicile.