Les femmes, pas toutes égales devant le climat

Par Hors-série N° / p. 23-25 • Juillet-août 2019 | conectionconection Contenu complet (pdf)
reservé aux abonnées

Le changement climatique frappe tout le monde, mais pas de manière égale. Pour faire face à ce grand défi pour l’avenir de notre planète, il faut impérativement tenir compte des “inégalités environnementales”, défendent des chercheurs/euses, militant·es et citoyen·nes.

© Ma Tête est pleine d’endroits pour axelle magazine

25 mars 2019, la place du Trône, à Bruxelles, est transformée en grand camping. L’action “Occupy For Climate” entend faire pression sur les élu·es politiques à quelques jours du vote sur la Loi Climat. À deux pas des tentes et des stands d’information se tient Léopold II, fier sur son destrier. Le socle de la statue a été tagué du slogan : “Pour une loi climatique décoloniale”.

Une militante afro-féministe, Aïda Yancy, prend la parole devant ce monument, symbole des heures les plus sombres de l’histoire belge. “Le mouvement pour la justice climatique est historique. L’occupation se déroule place du Trône au pied de la statue de Léopold. C’est l’occasion de faire un lien qui n’a pas encore été assez fait entre les luttes pour la justice climatique et les luttes décoloniales, dit-elle. Ce sont les multinationales et le système capitaliste qui produisent le réchauffement climatique. Dans le Sud, les gens vivent des conséquences encore plus grandes que nous. Ici aussi, les personnes les plus précarisées, racisées, subissent de plein fouet les dégradations environnementales.” Cette intervention met en lumière un enjeu qui échappe parfois aux mouvements engagés sur la question climatique : les inégalités environnementales.

“La dimension environnementale des inégalités sociales”

 “Les inégalités environnementales ne sont pas une nouvelle forme d’inégalités qui touchent des catégories nouvelles, elles forment la dimension environnementale des inégalités sociales”, nous explique Catherine Larrère, philosophe française qui fut présidente de la Fondation de l’écologie politique. Elle met en lumière le fait que certains groupes sociaux ou catégories sociales souffrent plus des risques environnementaux que d’autres.

L’enjeu a été soulevé aux États-Unis, d’abord à travers la question du “racisme environnemental”, dans la foulée du mouvement des droits civiques. Au début des années 1980, des militant·es se rendent compte que les déchets toxiques et les incinérateurs sont souvent placés à proximité des quartiers à population majoritairement noire. L’exemple le plus emblématique d’inégalités environnementales est l’ouragan Katrina en 2005. Ce sont les minorités ethniques, les personnes âgées et les personnes les plus précaires qui ont été les plus touchées, leurs quartiers étant souvent situés dans les zones inondables. L’ouragan et la gestion post-catastrophe ont révélé les corrélations existant entre les problèmes sociaux et environnementaux, et l’impact différencié des catastrophes naturelles sur la population.

La suite de cet article est réservée aux abonné·es...
Déja abonné·e ?
Se connecter
Pas encore abonné·e ? Consultez les différentes formules !
S'abonner
Sans être abonné·e, vous pouvez également acheter (en version .pdf) l’exemplaire du magazine dont est issu cet article, afin de le lire entièrement et de découvrir d’autres contenus par la même occasion !
Acheter ce N° (3€)