Enfance et prise en charge des violences (2/3) : « On ne cherche pas la meilleure solution pour l’enfant, mais la moins pire »

Par N°227 / p. 26-28 • Mars 2020 | conectionconection Contenu complet (pdf)
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Cet article est le deuxième d’une série consacrée au sujet difficile de la prise en charge des enfants maltraité·es en Belgique. Dans notre numéro de décembre 2019, c’est une infirmière d’un service de Promotion de la Santé à l’École qui témoignait. Ce mois-ci, parole à Antonella Tarantino, pédiatre, qui témoigne des difficultés de suivi des cas de maltraitances subies par les plus vulnérables d’entre nous. 

© Diane Delafontaine pour axelle magazine

Lorsqu’elle était assistante en pédiatrie au CHU Saint-Pierre, Antonella Tarantino, aujourd’hui responsable d’un service d’urgences pédiatriques bruxellois privé, raconte un apprentissage sur le tas. Pas de formation spécifique, dans son cursus, concernant la thématique des maltraitances. À Saint-Pierre, au quotidien, “les lits mis à disposition pour les placements judiciaires sont quasiment tout le temps occupés, par manque de solutions à moyen ou long terme dans les endroits censés accueillir les enfants après l’hospitalisation. En termes de places, de personnel, ou parce que l’enfant, porteur d’une pathologie liée d’une façon ou d’une autre à la maltraitance subie, présente un développement anormal, auquel ne peuvent pas faire face ces centres, qui se renvoient alors la balle.” Ces enfants dit·es “incasables”, à la croisée de plusieurs secteurs (aide à la jeunesse, santé mentale, handicap…), sont notamment celles et ceux dont Valérie Glatigny (MR), nouvelle ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de l’Aide à la jeunesse, déclare vouloir s’occuper.

Des chiffres glaçants

Il semble que beaucoup reste encore à faire pour être à la hauteur des enjeux, bien que le secteur de l’aide à la jeunesse ait connu une réforme en profondeur, initiée sous la précédente législature par le ministre Rachid Madrane (PS). En particulier, un nouveau code de la prévention, de l’aide à la jeunesse et de la protection de la jeunesse est entré en vigueur, et un pôle de prévention a été créé, qui devrait notamment impliquer l’ensemble des acteurs/trices concerné·es : hôpitaux, écoles, centres PMS, etc. (voir axelle n° 224). L’implémentation de ces changements l’année dernière coïncidait avec les trente ans de l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant par tous les pays du monde (sauf les États-Unis et la Somalie). Principes de base de la Convention : le bien-être de l’enfant est lié à celui de sa famille ; les parents sont les premiers responsables de l’éducation. Ceux-ci doivent recevoir l’aide et le soutien nécessaires des pouvoirs publics pour remplir cette mission. L’État est tenu d’intervenir lorsque l’enfant est en danger et ne reçoit pas la protection nécessaire de la part de ses parents.

Les tout derniers chiffres communiqués par l’OMS estiment qu’en Europe, 9,6 % des moins de 18 ans subissent des abus sexuels, 22,9 % subissent des abus physiques et 29,1 %, des abus psychologiques, pourcentages qui tiennent compte du nombre sous-déclaré d’abus…

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