« Bienvenue en Guinée, ici la pluie n’empêche pas les rendez-vous ». Ainsi commence mon reportage sur l’excision en compagnie de l’association Femmes Africaines. Ce projet m’emmène dans les villages à la rencontre de femmes et d’enfants victimes de cette tradition très ancrée (en Guinée, plus de 95 % des femmes sont excisées).
À la rencontre de fillettes qui ne comprennent pas le rituel de passage qu’elles viennent de subir. Elles savent seulement qu’elles sont désormais semblables à leurs aînées : pures, respectables, prêtes à être mariées.
À la rencontre d’anciennes exciseuses : elles s’excusent et, d’un geste pudique, remontent leur voile pour couvrir leur honte. Elles ont pris l’engagement de « déposer les couteaux » et se sont reconverties dans un autre métier.
À la rencontre d’exciseuses actives : mal informées sur les conséquences néfastes de leur pratique, elles exercent en toute illégalité et en toute impunité.
À la rencontre des sages-femmes : lors des accouchements, elles tentent de limiter la mortalité infantile et maternelle, l’une des conséquences de l’excision. Conseillères et confidentes des femmes, elles sont des relais puissants pour les informer.
Abandonner cette pratique est une ambition à long terme. La démarche est fastidieuse et souvent décourageante. Il ne s’agit pas d’imposer mais d’informer de manière rationnelle pour permettre aux communautés locales de prendre des décisions par elles-mêmes, et d’abandonner les pratiques nocives pour leur santé, leurs droits humains et leur avenir.
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