Face au CPAS : frondeuses, pas fraudeuses

Par N°243 / p. 44-47 • Novembre-décembre 2021 | conectionconection Contenu complet (pdf)
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Se rendre dans un bureau du CPAS ? Elles finissent par en avoir peur. De nombreuses femmes de la province de Namur ont exprimé les difficultés qu’elles rencontraient. Un groupe de travail de Vie Féminine a croisé leurs témoignages. De cette mise en commun est né un petit guide d’informations, premier pas d’une démarche au long cours pour faire respecter leurs droits.

© Lara Pérez Dueñas, pour axelle magazine

Un CPAS ? “Centre public d’action sociale, qui assure la prestation d’un certain nombre de services sociaux et veille au bien-être de chaque citoyen”, définit le site officiel belgium.be. Vraiment ?

Témoignages

“On me demande de trouver du boulot. J’ai trouvé un travail qui commençait pendant les vacances scolaires et donc j’ai cherché un stage pour mon fils. J’ai trouvé une association qui organise des stages à 30 euros la semaine. Pour l’inscrire, j’ai dû avancer l’argent, il fallait payer les semaines à l’avance. J’ai demandé une aide au CPAS pour les frais d’inscription, celle-ci m’a été refusée car j’avais déjà donné l’argent. J’aurais dû faire une demande, attendre la réponse et puis payer l’inscription. Si j’avais fait comme le CPAS l’exigeait, je ne savais pas aller travailler puisque, le temps que ma demande passe au conseil et soit traitée, soit je ne me rendais pas au travail, soit je laissais mon fils seul.”

Autre témoignage : “J’avais l’impression que Madame M., l’assistante sociale qui suit mon dossier au CPAS, ne faisait pas confiance à l’avis de mon médecin généraliste, de ma psychologue et à moi-même, comme si elle remettait en question mes problèmes de santé et la lucidité sur ma situation personnelle [pour l’obliger à chercher un emploi, ndlr]. Elle a tellement insisté que je lui ai fait part de mes difficultés de santé, j’étais profondément mal à l’aise par son intrusion dans ma vie privée et mon dossier médical.”

[…]

Lenteur et formulaires

Ce sont quelques-uns des témoignages récoltés dans la province de Namur. Animatrice de Vie Féminine à Couvin, Géraldine Simon a constaté que les femmes “sont parfois reçues de façon irrespectueuse, jugeante, condescendante, hostile, lacunaire…”, alors que ce service, créé en 1976, tout le monde y a droit. Dans “le but de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine”, précise encore le site officiel.

Premier constat du groupe de travail : la lenteur des procédures et le manque de suivi. Et souvent, aucun accusé de réception d’une demande d’ouverture de dossier n’est remis lors du premier entretien. Au deuxième, il faut recommencer à remplir les formulaires, à moins que l’assistante sociale ne soit absente et que le dossier reste en suspens, bien que le suivi doive être assuré par ses collègues. Il arrive alors que les demandeuses restent sans revenu pendant des semaines, voire des mois. Le premier conseil du guide Mes droits face au CPAS, c’est de ne pas sortir sans preuve d’ouverture de dossier.

Pour aller plus loin

• À lire / Mes droits face au CPAS. Petit guide utile, de Vie Féminine Namur.

• À consulter / le site de l’asbl aDAS. Vous y trouvez une fiche d’information sur les revenus pris en compte pour le calcul du RIS, ainsi qu’un guide d’accompagnement. L’aDAS est joignable au 0489 75 76 02 ou par mail : contact@adasasbl.be.

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