Inondations en Wallonie : “Je suis sinistrée, mais qu’on ne me juge pas”

Par N°244 / p. 48-53 • Janvier-février 2022 | conectionconection Contenu complet (pdf)
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En juillet 2021, des trombes d’eau s’abattent sur toute l’Europe de l’Ouest, dont la Belgique : des inondations de grande ampleur touchent la Wallonie. À l’automne, axelle est allée à Trooz, à la rencontre de sinistrées qui doivent maintenant (se) reconstruire.

Sur la table de Marie-Thérèse, le repas qu’une voisine vient de lui apporter. © Coralie Vankerkhoven pour axelle magazine

Ici, c’était la salle de bain, là-bas, la cuisine équipée et une grande table avec un miroir accroché au mur. Là, j’avais un petit bureau, puis le salon.” Au milieu des débris qui parsèment le sol, Vinciane Raucq s’arrête. De sa maison, il ne reste plus que des ruines. Si (presque) rien n’est visible de l’extérieur, il suffit de faire un pas à l’intérieur pour comprendre l’ampleur des dégâts. Plus aucun meuble, les murs en briques sont nus, le plâtre s’est désagrégé. En bref, il ne reste que la charpente, le squelette de la maison, mais elle est aussi mal en point : deux grandes poutres rouges métalliques, prêtées par des bénévoles, soutiennent la partie centrale du plafond. La maison de Vinciane fait partie des 50.000 habitations sinistrées lors des inondations des 14 et 15 juillet 2021, qui ont touché 209 des 262 communes de la Région wallonne. Il y a eu 42 décès. Il s’agit de l’une des pires catastrophes naturelles subies par la Belgique.

Vinciane : “Ce ne sont que des biens matériels…” © Coralie Vankerkhoven pour axelle magazine

Les ravages de la Vesdre

À Trooz, petite commune de la province de Liège située le long de la Vesdre, l’eau est montée à certains endroits plus haut que le premier étage. “D’habitude, quand il y a des inondations, l’eau va jusqu’à la place, mais ne monte jamais jusque chez moi.” Vinciane se souvient : “Le jour des inondations, j’étais dehors, j’essayais d’évacuer les personnes âgées de la place, leurs chiens et leurs chats. L’eau a continué à monter. Je n’ai pu prendre que mes chiens, mon sac et mes ordinateurs avant de monter au premier étage rejoindre mon mari, qui est en situation de handicap. Heureusement, mon fils était au travail et a pu aller dormir ailleurs. Un peu plus tard, je suis redescendue pour prendre des boîtes de conserve, mes médicaments et ceux de mon mari et l’eau m’arrivait déjà au-dessus de la poitrine.”

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