En 1997, une étude du Bureau International du Travail révèle pour la première fois la réalité des discriminations à l’emploi qui visent les minorités ethniques en Belgique. Depuis, le phénomène est toujours d’actualité, ainsi que le montrent les analyses effectuées par Unia : le « Monitoring socio-économique » chiffre la discrimination à l’emploi et distingue la population « belge d’origine belge » et la population « d’origine étrangère ». Dans notre pays, 5,9 % des personnes « d’origine belge » sont au chômage contre 25,5 % pour les personnes « d’origine maghrébine » et 21 % pour les Afro-descendant·es.
Discrimination structurelle
Aïchatou Ouattara, militante afroféministe et blogueuse, travaille aujourd’hui dans les ressources humaines. Pour elle, « ce ne sont pas des discriminations individuelles, c’est tout un groupe qui est discriminé. Une personne est rattachée à un groupe, une communauté à partir de critères arbitraires. Peu importe ses qualifications et ses aptitudes, on considère qu’elle ne peut pas faire partie de l’entreprise. »
Les femmes « racisées » sont particulièrement confrontées à ce type de discrimination qu’on appelle « structurelle ». Ce terme fait référence aux processus sociaux qui contribuent à produire ces discriminations : les stéréotypes qui traversent la société, les normes culturelles, certaines décisions politiques et dispositions légales…
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