De l'argent à elles

À partir des discussions d’un groupe de femmes réuni dans une démarche d’éducation permanente féministe, De l’argent à elles donne la parole à cinq femmes qui se confient, analysent leurs réalités de vie et cherchent ensemble des pistes pour améliorer leur autonomie économique. Des intervenantes extérieures au groupe apportent un éclairage sociétal sur les problématiques soulevées. Au final, toutes – auditrices comprises – en sortent renforcées. Et plus déterminées à faire respecter leurs droits !

De l’argent à elles est un podcast produit par axelle magazine et Vie Féminine. À la réalisation et aux interviews avec les femmes du groupe de Vie Féminine : Corinne Ricuort. Interview des intervenantes extérieures : Maïté Warland. À l’écriture : Sabine Panet. Voix : Valérie Giménez. Composition musicale : Lucas Lammers. Illustration : Juliette Léveillé. Merci à Margot Lammers, coordinatrice du projet « Femmes et Argent », à Soizic Dubot, coordinatrice socioéconomique à Vie Féminine, merci à toutes les femmes du groupe : Jocelyne, Vanessa, Angélique, Serena, Françoise, Inès, Catherine, Marie-Christine, Brigitte, Pascale et Monique. Avec le soutien de l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes et du secrétariat d’État à l’Égalité des genres dans le cadre de l’appel à projets “Tant qu’il le faudra”.

5. Quand Vanessa refuse une succession

Lorsque son père est décédé au Cameroun, Vanessa en a pris son parti : elle ne veut rien de sa succession. Pas le moindre petit lopin de terre. Pour éviter les problèmes familiaux. Son papa – celui qui l’a élevée – lui disait toujours : le premier mari d’une femme, c’est son travail. Femmes et hommes naissent égaux en droit, au regard de la loi. Mais dans la pratique, explique Vanessa, les femmes ne peuvent rien demander. Tout est intimement lié au système patriarcal, selon elle… Elle est aujourd’hui doctorante à l’université de Mons, et spécialisée sur les enjeux des violences conjugales subies par les femmes en situation de migration en Belgique francophone.

Avec l’analyse de Valérie Lootvoet, directrice de l’Université des Femmes ainsi que des extraits de l’indispensable l’ouvrage « Le Genre du Capital. Comment la famille reproduit les inégalités », de Sibylle Gollac et Céline Bessière (© éditions La Découverte 2020).

De l’argent à elles est un podcast produit par axelle magazine et Vie Féminine. À la réalisation et aux interviews avec les femmes du groupe de Vie Féminine : Corinne Ricuort. Interview des intervenantes extérieures : Maïté Warland. À l’écriture : Sabine Panet. Voix : Valérie Giménez. Composition musicale : Lucas Lammers. Illustration : Juliette Léveillé. Merci à Margot Lammers, coordinatrice du projet « Femmes et Argent », à Soizic Dubot, coordinatrice socioéconomique à Vie Féminine, merci à toutes les femmes du groupe : Jocelyne, Vanessa, Angélique, Serena, Françoise, Inès, Catherine, Marie-Christine, Brigitte, Pascale et Monique. Avec le soutien de la politique fédérale de l’égalité des genres.

À écouter sur notre site et sur les plateformes de podcasts : Ausha, Spotify, Deezer, Soundcloud

4. Ce que racontent les bons plans de Serena

“Une personne peut ensoleiller votre journée, mais elle peut aussi la rendre très sombre”, constate Serena. Récemment, elle voulait inscrire ses enfants à un stage – le moins cher. Coup de bol, elle a dégoté des places. Mais… il fallait payer dans les 48h, et les allocations familiales n’étaient pas encore arrivées, Serena comptait dessus pour régler le stage. Alors l’inscription des enfants a été annulée, et pas moyen d’avoir une personne compréhensive au bout du fil. “C’est comme si on était des moins que rien. Ce n’est même pas pour nous, c’est pour nos enfants… C’est triste, quand même. Comme si on devait mendier. Du coup, au lieu de payer 40 euros, je suis à 180 euros pour une semaine dans un autre stage. Voilà, on ne pourra pas aller au cinéma.”

Serena, c’est “miss bons plans, par nécessité”. Elle dit “bons plans”, mais elle a parfaitement conscience que la plupart de ces “plans” sont en fait des droits, qu’il faut connaître pour y avoir recours. C’est déjà pas facile. En plus, il y a le poids du jugement. “Alors qu’on ne choisit pas tout. Ne pas travailler, c’est pas forcément un choix, c’est les conséquences de la vie. Et c’est pas parce qu’on ne travaille pas qu’on doit se sentir jugée pour demander une aide à laquelle on a droit. En plus de cela, je suis une femme voilée et je le ressens parfois comme un double jugement. Parfois, limite, on me demande : vous parlez français ? C’est malaisant ! Alors que moi aussi, je pourrais être à cette place, dans ce bureau. C’est juste que la vie a fait que…”

Avec l’éclairage de Miriam Ben Jattou, directrice de l’asbl Femmes de droit.

Un épisode par jour à partir de ce lundi 15 mai, à écouter sur notre site et sur les plateformes de podcasts : Ausha, Spotify, Deezer, Soundcloud

De l’argent à elles est un podcast produit par axelle magazine et Vie Féminine. À la réalisation et aux interviews avec les femmes du groupe de Vie Féminine : Corinne Ricuort. Interview des intervenantes extérieures : Maïté Warland. Cet épisode en particulier a été enregistré au Déclic, un service de Vie Féminine (Chimay/Thuin) spécialisé dans l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violences dans le couple, ainsi que dans les studios de l’asbl BNA-BBOT à Bruxelles. À l’écriture : Sabine Panet. Voix : Valérie Giménez. Composition musicale : Lucas Lammers. Illustration : Juliette Léveillé. Merci à Margot Lammers, coordinatrice du projet “Femmes et Argent”, à Soizic Dubot, coordinatrice socioéconomique à Vie Féminine, merci à toutes les femmes du groupe : Jocelyne, Vanessa, Angélique, Serena, Françoise, Inès, Catherine, Marie-Christine, Brigitte, Pascale et Monique. Avec le soutien de la politique fédérale de l’égalité des genres.

3. Pourquoi Jocelyne veut en parler

Animatrice chez Vie Féminine dans la région de Mons, Jocelyne a toujours été une rebelle. « J’ai été indépendante très tôt. Au Burundi, dont je suis originaire, on disait : il faut avoir peur des filles qui travaillent, elles n’ont pas besoin d’un mari ! » – et ça la fait beaucoup rire. Mais ce dont elle veut parler, ce sont des violences conjugales économiques.

Certaines des femmes avec lesquelles elle mène son travail de proximité vivent des situations proches de l’esclavage. Cette dame, venue d’Afrique par regroupement familial, qui tressait quatre à cinq femmes par jour : « C’est monsieur qui prenait l’argent, elle n’avait aucun sou. Elle a fini par partir, aujourd’hui elle essaie de s’en sortir comme elle peut. » Jocelyne identifie une continuité entre les violences économiques dans le couple et celles que les femmes subissent de la part des institutions quand elles les sollicitent après une séparation. « On a fui quelqu’un qui nous empêchait d’utiliser notre propre argent, on se retrouve dans les dettes, on va demander de l’aide, qui est elle-même conditionnée par le contrôle… Beaucoup renoncent et disent qu’elles préfèrent mourir de faim. » Jocelyne se dit parfois que l’homme qui veut contrôler une femme se prend pour le maître de l’univers… Et qu’on ne va pas se laisser faire. Le dialogue, c’est bien ; les comptes séparés, c’est encore mieux. Avec l’éclairage de Fatma Karali, fondatrice du collectif Des Mères Veilleuses.

Un épisode par jour à partir de ce lundi 15 mai, à écouter sur notre site et sur les plateformes de podcasts : Ausha, Spotify, Deezer, Soundcloud

De l’argent à elles est un podcast produit par axelle magazine et Vie Féminine. À la réalisation et aux interviews avec les femmes du groupe de Vie Féminine : Corinne Ricuort. Interview des intervenantes extérieures : Maïté Warland. À l’écriture : Sabine Panet. Voix : Valérie Giménez. Composition musicale : Lucas Lammers. Illustration : Juliette Léveillé. Merci à Margot Lammers, coordinatrice du projet « Femmes et Argent », à Soizic Dubot, coordinatrice socioéconomique à Vie Féminine, merci à toutes les femmes du groupe : Jocelyne, Vanessa, Angélique, Serena, Françoise, Inès, Catherine, Marie-Christine, Brigitte, Pascale et Monique. Avec le soutien de la politique fédérale de l’égalité des genres.

2. Sue et la chambre vide

« Ma maman dormait ici », fait Sue, en ouvrant la porte de la chambre. Le bois craque sous ses pas. Sue, qui dit être chanceuse d’avoir un toit sur la tête, dépend de l’aide du CPAS pour survivre. « J’ai voulu savoir si c’était possible de vendre cette maison et de prendre un plus petit logement. » Un appartement de plain-pied, adapté à sa situation physique. Apparemment, elle ne peut pas, car elle risquerait de perdre une grande partie des droits sociaux. Mais ce n’est pas si clair. « J’ai des assistantes sociales qui se contredisent. » Heureusement, Sue peut compter sur ses amies pour lui remonter le moral. Elle aimerait d’ailleurs pouvoir héberger l’une d’entre elles, qui traverse une période difficile. « C’est important, la cohabitation, le contact. » Mais rebelote. Vivre à deux, ça changerait tout : Sue tomberait alors sous le coup du « statut de cohabitant·e », introduit dans la législation du chômage en 1980 et qui fait toujours des dégâts.

Avec l’éclairage de Wivynne Gaziaux, chargée d’études chez Soralia (anciennement Femmes Prévoyantes Socialistes).

Un épisode par jour à partir de ce lundi 15 mai, à écouter sur notre site et sur les plateformes de podcasts : Ausha, Spotify, Deezer, Soundcloud

De l’argent à elles est un podcast produit par axelle magazine et Vie Féminine. À la réalisation et aux interviews avec les femmes du groupe de Vie Féminine : Corinne Ricuort. Interview des intervenantes extérieures : Maïté Warland. À l’écriture : Sabine Panet. Voix : Valérie Giménez. Composition musicale : Lucas Lammers. Illustration : Juliette Léveillé. Merci à Margot Lammers, coordinatrice du projet « Femmes et Argent », à Soizic Dubot, coordinatrice socioéconomique à Vie Féminine, merci à toutes les femmes du groupe : Jocelyne, Vanessa, Angélique, Serena, Françoise, Inès, Catherine, Marie-Christine, Brigitte, Pascale et Monique. Avec le soutien de l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes et du secrétariat d’État à l’Égalité des genres dans le cadre de l’appel à projets “Tant qu’il le faudra”.

1. Un appel pour Marie-Christine

Alors que son bébé avait un mois – ses trois autres enfants n’étaient pas à la maison –, Marie-Christine entend quelqu’un sonner à la porte. C’est l’huissier. « Un bébé, dans votre situation, Madame ? Ce n’est pas possible… » Malgré le bébé, on lui prend tout. L’affaire montée avec son mari s’était écroulée. La maison des beaux-parents, leur garantie : vendue aussi. Difficile de reprendre le fil de son existence. Et puis ce sont d’autres violences, insidieuses, qui frappent tour à tour. L’interdiction bancaire, la honte sociale, les colis alimentaires reçus discrètement. Et la négation de son identité, le harcèlement moral au sein de la famille. « Je ne m’attendais pas à ça. » Et puis un jour, un coup de fil. C’est Vie Féminine. « J’avais 48 ans. J’ai dit oui, avec beaucoup d’appréhension. Finalement, heureusement que j’ai eu ce boulot qui m’a permis de me construire, d’être reconnue. »

Avec l’analyse de Valérie Lootvoet, directrice de l’Université des Femmes.

Un épisode par jour à partir de ce lundi 15 mai, à écouter sur notre site et sur les plateformes de podcasts : Ausha, Spotify, Deezer, Soundcloud

De l’argent à elles est un podcast produit par axelle magazine et Vie Féminine. À la réalisation et aux interviews avec les femmes du groupe de Vie Féminine : Corinne Ricuort. Interview des intervenantes extérieures : Maïté Warland. À l’écriture : Sabine Panet. Voix : Valérie Giménez. Composition musicale : Lucas Lammers. Illustration : Juliette Léveillé. Merci à Margot Lammers, coordinatrice du projet “Femmes et Argent”, à Soizic Dubot, coordinatrice socioéconomique à Vie Féminine, merci à toutes les femmes du groupe : Jocelyne, Vanessa, Angélique, Serena, Françoise, Inès, Catherine, Marie-Christine, Brigitte, Pascale et Monique. Avec le soutien de l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes et du secrétariat d’État à l’Égalité des genres dans le cadre de l’appel à projets “Tant qu’il le faudra”.