L'heure des éclaireuses

« Accueillir le conflit, c’est une occasion de clarifier les enjeux et les positions, de rediscuter les normes sociales implicites, les règles de vie en vigueur, de les modifier ou d’approfondir le sens qu’on leur donne. » Despina

« Pendant l’occupation du hall d’entrée principal, un temps spécifique au conflit s’est créé, dans lequel chacun avait un rôle assez clair à tenir pour pouvoir habiter le conflit. » Caroline Glorie

Ouvrir des espaces, travailler la conflictualité… En ces temps bousculés qui nous malmènent, comment reprendre, ou tenter de reprendre, la main sur des situations dont la complexité parfois nous dépasse ? Comment entrer en opposition ou en rupture, pour reprendre les termes du dossier de notre n° 265 consacré aux « ruptures qui libèrent », pour affronter, ensemble, à notre échelle, des pratiques brutales ?

On explore des terrains concrets en compagnie de :

• Despina, à l’initiative de la Maison du conflit, à Bruxelles, et
• Caroline Glorie, post-doctorante et spécialiste des questions d’égalité à l’Université de Liège, où elle a participé aux discussions entre le rectorat et le mouvement d’occupation étudiante en soutien à la Palestine.

Réalisation, prise de son, montage et mixage : Véronique Laurent et Manon Legrand. Générique  : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks). Visuel de la série  : Candela Sierra.Visuel de l’épisode : Charlotte Garapon

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Elle… serait une fois. C’est le titre que nous avons choisi pour notre dossier consacré aux contes, des récits qui depuis des siècles traversent l’histoire de l’humanité. Pourquoi ? Qu’ont-ils à nous raconter de si important ? Et si on a décidé de féminiser cette phrase, c’est parce que ce sujet comporte aussi des enjeux genrés, que ce soit dans l’histoire même qui est racontée ou dans le fait que les contes ont toujours été associées aux conteuses, ils ont d’ailleurs longtemps été considérés comme des « histoires de vieilles femmes ou de nourrices », à peine bonnes à être racontées aux enfants… Malgré tout, les contes font toujours partie de notre histoire aujourd’hui, et déclenchent même des réactions épidermiques et de nombreuses critiques, quand on les féminise ou quand des femmes racisées en deviennent les héroïnes.

Invitées : 

• Aline Fernande, conteuse, performeuse et programmatrice bruxelloise
• Jacinthe Mazzocchetti, anthropologue qui a travaillé à partir des contes pour sensibiliser le public aux réalités migratoires.

Réalisation, prise de son, montage et mixage : Camille Wernaers. Générique : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks). Visuel de la série : Candela Sierra.

Extraits sonores :  Rome de Solann (2025) et Sacrifice, chant viking, cover par Galatée la sirène/Marie Flamme (2023).

Pour aller plus loin :

Le Langage de la nuit, Ursula K. Le Guin, Aux Forges de Vulcain, 2016.

Toutes les routes sont en toi, Jacinthe Mazzocchetti, Julie Renson, Caroline Etienne, Academia, coll. EthnopoétiK, 2024.

Bambou-vert. Anthologie de contes de chine, Blanche Chia-Ping Chiu, Edition Corti, 2022.

Infra-politique des groupes subalternes, J.-C.-Scott, Vacarme, 36(3), 25-29, 2006.

L’espèce fabulatrice, Nancy Huston, Actes Sud, 2008.

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Si la notion de « sororité » est l’horizon politique que nous invitent à poursuivre certaines luttes, sans trop savoir ce qu’il y a derrière concrètement et jusqu’à masquer parfois des rapports de pouvoir entre femmes, les relations entre sœurs ont jusqu’à présent été peu investies par les mouvements féministes.

Qu’est-ce que les relations entre sœurs peuvent nous apprendre sur les autres types de relations et sur les inégalités entre femmes ? Est-ce qu’on peut se « choisir » des sœurs ? Dans les luttes contre les violences intrafamiliales, en quoi les relations entre sœurs sont-elles un soutien ? Que peut-on garder des relations sororales pour les combats à venir ?

axelle publie un dossier consacré à ce sujet dans son n° 263. Et dans ce 17^e épisode de notre série L’heure des éclaireuses, nous avons exploré cet « état de sœur » avec :

• Julie Lombe, écrivaine, formatrice, slameuse, thérapeute et membre du collectif L-Slam : « Je pense que des « familles », on en a plusieurs et c’est ça qui est beau. On peut se dire sœurs, sans que ces sœurs ne se connaissent forcément entre elles. »
• Stéphanie Haxhe, docteure en psychologie, thérapeute familiale au service de santé mentale de Verviers, formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante à Liège : « Moins il y a de solidarité et de soutien à l’intérieur de la fratrie ou de la sororie, plus il va ressortir un sentiment d’inégalités et d’injustices qui divise les enfants. »

Réalisation, prise de son : Noémie Emmanuel grâce au précieux soutien technique de 48 FM (Liège) où cet épisode a été enregistré début 2025. Montage, mixage et peaufinage : Corinne Ricuort. Générique : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks).  Visuel de l’épisode : Justine Chanal.

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« La psychiatrie se réinvente par rapport à un système patriarcal, capitaliste, raciste, mais elle demeure l’un de ses bras armés. »

Santé mentale ? Très vite surgissent des images de maladie mentale et leur cortège effrayant de représentations de la folie, mais la discipline recouvre des réalités bien plus larges, certaines spécifiques aux femmes. Dans ce 16^e épisode de L’heure des éclaireuses, on parle diagnostics, normes, contexte, et aussi savoirs expérientiels (tirés de la pratique), décloisonnement et feu sacré, avec :

• Eleni Alevanti, docteure en sciences sociales et intervenante psycho-sociale en équipe mobile de crise
• Murielle Schiltz, massothérapeute, spécialisée dans l’accompagnement de l’âge et de la maladie

• À lire / Ce grand entretien est disponible à la lecture ici. À lire aussi, notre reportage sur la détresse des jeunes filles hospitalisées en pédopsychiatrie.

Réalisation, prise de son : Véronique Laurent, grâce au précieux soutien technique de Radio Campus Bruxelles où cet épisode a été enregistré fin 2024. Montage : Manon Legrand. Générique  : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks).  Visuel de l’épisode : Jeanne Saboureault. Visuel de la série : Candela Sierra.

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Dans ce nouvel épisode de L’Heure des éclaireuses, nous nous intéressons aux masculinités. De prime abord, ce sujet pourrait faire se lever quelques sourcils et soulever quelques interrogations : après tout, les hommes et leurs réalités sont majoritaires dans tous les autres médias, et la survalorisation de leur vécu tend à invisibiliser les réalités spécifiques aux femmes, pourquoi un magazine féministe devrait-il s’y intéresser ? En travaillant sur cette question, nous avons découvert qu’il y a énormément de choses à dire sur les hommes dans une perspective féministe, mais il faut aussi dire que nous ne sommes pas les premières à le faire : depuis les années 70 au moins, des féministes ont pris cette question en main, comme tant d’autres questions.

• À lire / Repenser les masculinités, une question féministe ?

Avec les interventions de :

• Natalia Resimont, coordinatrice générale au sein de l’association Quartiers du Monde à Bruxelles, féministe intersectionnelle et décoloniale.
• Leila Fery, doctorante en sociologie au sein de l’atelier genre et sexualité de l’Université Libre de Bruxelles (ULB).

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Réalisation, prise de son, mixage, montage : Camille Wernaers. Générique : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks). Visuel de l’épisode : Candela Sierra. Visuel de la série : Candela Sierra.

Extraits sonores : TEDTalk de Lucile Peytavin : « Et si les hommes se comportaient comme des femmes ? » (Avril 2023), disponible sur Youtube. Chilla, Si j’étais un homme (2017). Eddy de Pretto, Kids (2017).

Pour aller plus loin :

• Leila Fery évoque le collectif bruxellois dont elle fait partie, La bonne poire, une initiative anti-patriarcale qui vise à construire des espaces dans lesquels des hommes peuvent se rencontrer et s’approprier les enjeux liés à la masculinité dans leur vie. L’onglet « ressources » du site est une mine d’or.
• Masculinités : Enjeux sociaux de l’hégémonie, Raewyn Connell, Éditions Amsterdam 2014
• Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes, Lucile Peytavin, Le Livre de Poche 2023
• La volonté de changer. Les hommes, la masculinité et l’amour, bell hooks, Éditions Divergences 2021.
• Si t’es un homme !, Regards dessinés sur les masculinités, ouvrage collectif, Glénat 2024.
• La deuxième saison de la série de podcasts Bas les Pattes !, par la journaliste Kpénahi Traoré, collaboratrice d’axelle, questionne les masculinités noires et s’intéresse aux mécanismes de la domination masculine du point de vue masculin. Les 10 épisodes sont désormais disponibles sur www.rfi.fr et les plateformes d’écoute.

Habitats recherchés, solutions proposées

Avoir un toit au-dessus de la tête, habiter, se sentir chez soi…, on en connaît l’importance. Mais le logement est en crise… Pour explorer les (nombreux) enjeux du logement liés aux femmes, mais aussi des pistes de solutions, deux expertes : Soizic Dubot, coordinatrice socio-économique chez Vie Féminine, et Chloé Salembier, administratrice de l’asbl Angela.D, chercheuse au laboratoire Uses&Spaces du LAB et professeure de socio-anthropologie à la Faculté d’architecture LOCI (UCLouvain).

Réalisation, prise de son : Véronique Laurent grâce au précieux soutien technique de Radio Campus Bruxelles où cet épisode a été enregistré en juin 2024. Montage : Manon Legrand. Générique : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks).  Visuel de l’épisode : Marie Boisson. Visuel de la série : Candela Sierra.

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« On doit aussi se demander ce que l’anticapitalisme peut apporter au mouvement féministe ! Car il faut selon moi combattre le féminisme libéral, dont le gouvernement Vivaldi est un bon exemple […]. L’un ne va pas sans l’autre : pas de lutte des classes sans féminisme, pas d’émancipation des femmes et des minorités sexuelles sans lutte des classes. »

La Belgique se prépare à de multiples élections. Régionales, fédérales, européennes, communales et provinciales… et même sociales. L’occasion de dresser un bilan politique avec un regard féministe, mais aussi de nous questionner sur la confiance que les femmes peuvent porter ou non à notre système politique. Comment se donner de la force collective ?

Dans ce grand entretien, paru dans le cadre d’un dossier plus large sur les élections dans notre n° 257 (mars-avril 2024), nous nous penchons sur notre destin politique avec deux femmes engagées : Ariane Estenne, présidente du MOC*, et Roxanne, membre de la Gauche anticapitaliste**, militante féministe, engagée dans les solidarités internationales et travailleuse dans le domaine de la santé mentale.

• À lire aussi : « Gouvernements : quel bilan pour les droits des femmes ? »

Réalisation, prise de son : Sabine Panet, grâce au précieux soutien technique de Radio Campus Bruxelles où cet épisode a été enregistré début 2024. Mixage : Corinne Ricuort. Générique : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks).  Visuel de l’épisode : Marion Sellenet. Visuel de la série : Candela Sierra.

*Le Mouvement Ouvrier Chrétien, coupole rassemblant différentes organisations à vocation sociale, dont le mouvement d’éducation permanente féministe Vie Féminine, qui édite le magazine axelle.

**Gauche anticapitaliste/SAP est la section belge de la IVᵉ Internationale. Ce parti ne présentera pas de liste aux élections régionales, fédérales et communales – mais, à l’heure de diffuser ce podcast, ses membres exploraient la possibilité de présenter une liste aux élections européennes.

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« Faut-il rester dans ces réseaux, marqués par le capitalisme et le patriarcat, mais pour tout de même occuper ces espaces ? Ou est-ce qu’il s’agit de créer de nouveaux espaces avec des nouvelles règles ? »

Début 2023, 9,44 millions de Belges utilisaient au moins un réseau social. Soit 80,9 % de la population, dont 50,8 % de femmes et 49,2 % d’hommes. Une réalité sociale de masse, qui nous concerne toutes. Des plus jeunes, nées pendant l’ère des réseaux sociaux, aux plus âgées : les Belges de + de 65 ans sont désormais 73 % à utiliser Internet.

Au-delà du « lien » évident que toutes ces plateformes représentent – moyen de communication dans une famille, avec ses ami·es, collègues, relations avec les institutions, etc. –, comme tous les outils, elles ont des limites… et quelques cadavres dans leurs placards. Le dossier de notre numéro de janvier-février 2024 s’intéresse donc aux luttes féministes sur les réseaux sociaux, mais aussi de réfléchir à l’impact de ces réseaux sur la démocratie plus généralement.

Pour ce dossier, notre grand entretien réunit deux éclaireuses belges aguerries des réseaux :

• Laurence Rosier, professeure de linguistique et autrice de nombreux livres dont De l’insulte… aux femmes (2018) et Cohabitante l’égale (2023, voir aussi notre n° 255) – relire aussi son interview dans notre n° 231 autour de l’écriture inclusive.
• et Barbara Dupont, doctorante en communication et créatrice de la page Instagram D’Où ?, qui présente sa démarche comme telle : « C’est du délestage de coups de gueule au gré d’interactions sexistes. Parce que sentir, exprimer et informer sa colère, c’est politique as fuck. »

Un échange à bâtons rompus sur les enjeux des réseaux sociaux et leurs liens avec la démocratie à l’heure où les mouvements conservateurs de tous bords reprennent du terrain sur les luttes féministes.

Réalisation, prise de son, montage : Maïté Warland. Générique : Time Sick Rap / Trap Beat / Hard Hip Hop Rap Instrumental 2019 (prod. Kyu Tracks).  Visuel de l’épisode : Malijo. Visuel de la série : Candela Sierra.

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