Ici, les charmantes têtes blondes – ou brunes – aux cheveux mi-longs se mélangent dans un joyeux chaos capillaire. Ça crie, ça rit, ça se court après. À deux ans, les filles et les garçons sont difficilement reconnaissables, et encore moins au jardin d’enfants de Nicolaigarden, en plein cœur de Stockholm.
Faire table rase du passé
Lotta Rajalin, la directrice, âgée d’une soixantaine d’années, le reconnaît elle-même : dans cet établissement, comme dans les quatre autres crèches qu’elle dirige, « les enfants portent beaucoup de prénoms mixtes, comme Charlie ou Frances. Moi-même, je ne sais pas toujours si tel enfant est un garçon ou une fille », explique-t-elle calmement dans son bureau qui donne sur une petite aire de jeux. Manque de professionnalisme ? Tout le contraire ! Son jardin d’enfants, lové au cœur du quartier historique de Gamla Stan, est devenu une véritable institution, le fer de lance de la lutte contre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge. Alors, autant préciser que ce qui compte ici, c’est l’identité de l’enfant dans sa complexité et comme individu, bien plus que son sexe biologique.
Cet article fait partie du dossier « D’autres écoles pour les enfants. Suède, Espagne : ouvrir les horizons »
Acheter ce N° (2.5€)