3 mars 2018, rue d’Arenberg, centre-ville de Bruxelles. Une chaîne humaine longe la rue pour évacuer des centaines de valises d’un ancien hôtel. Malgré le froid hivernal, des migrant·es sans papiers, dont des femmes et des enfants, doivent quitter les lieux. À la suite d’une négociation avec la Ville de Bruxelles, le collectif « La Voix des sans papiers » occupait depuis trois mois cet hôtel « en attente de rénovation », où des travaux doivent à présent être effectués.
À l’intérieur, un petit groupe de femmes s’affairent autour d’un monticule de valises, poussettes, baignoires pour bébé… Madame Bangoura porte ses bagages sur la tête avec humour : « Nous commençons à avoir l’habitude… » Mais le cœur n’y est pas et ses craintes ressurgissent : « Depuis juin 2014, lorsque nous avons quitté l’occupation à Ribaucourt, c’est notre onzième déménagement ! » Aminata, une femme âgée, tire un caddie surchargé en prenant appui sur sa canne : « Je ne veux pas me séparer de mon sac, il y a mes médicaments dedans. C’est déjà arrivé que des bagages se perdent. »
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