Acharnement contre Pinar Selek

Pinar Selek. D.R.

« Je crois qu’ils veulent faire de moi un exemple, pour intimider les femmes, les journalistes, les chercheuses, les militantes… Et comme je résiste, eux aussi résistent », confiait Pinar Selek à axelle (n° 171). Sociologue turque, écrivaine et militante pour les droits humains, Pinar Selek est en exil depuis huit ans. Elle a quitté son pays en 2009, car elle est accusée de « terrorisme » dans le cadre d’une saga judiciaire acharnée qui a commencé en 1998 et qui l’a menée en prison pendant deux ans et demi au total.

Depuis le début, elle clame son innocence. En 2014, la dernière décision en date concernant sa situation fut un acquittement – le quatrième –, à la suite duquel le procureur avait rapidement interjeté appel et envoyé le dossier à la Cour suprême turque. Ainsi, le 25 janvier 2017, le procureur général de la Cour suprême a demandé l’annulation de cet acquittement. Sans aucune nouvelle preuve, ni aucun nouvel élément.

« Au fil du temps, ce procès politique s’est transformé en instrument de vengeance contre les opposant·es qui osent critiquer le statu quo fondé sur la violence et la répression. Nous sommes très inquiets de la tournure dangereuse que prend ce procès, en particulier compte tenu du climat politique extrêmement tendu qui s’instaure en Turquie », s’alarme dans un communiqué Yasemin Öz, avocate et porte-parole internationale du Comité Justice pour Pinar Selek.