Cookie Mueller, “Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir”

Feuilleter les souvenirs de Cookie Mueller, c’est se retrouver tantôt au beau milieu d’une séance de spiritisme dans la montagne californienne, tantôt sur le tournage d’un film du réalisateur déjanté John Waters, dans un bar à strip-tease glauque du New Jersey ou au fin fond d’une Sicile peuplée de dragueurs sous un soleil de plomb… Adulée aux États-Unis, quasi inconnue en Europe, Cookie Mueller fut l’une des égéries de la contre-culture américaine des années 1970 et 80.

Artiste touche-à-tout (écrivaine, critique d’art, actrice, modèle, danseuse…), elle vécut – et grilla – sa vie à cent à l’heure, n’ayant de cesse de sauter la tête la première dans la prochaine aventure. Elle sera arrachée par l’épidémie du sida en 1989, l’année de ses quarante ans. C’est cette existence follement romanesque, tissée de drames et d’anecdotes truculentes, qu’elle conte avec un humour et une fraîcheur attachantes dans ce recueil de souvenirs paru peu après sa mort, et qu’il est enfin possible de savourer en français. (A.G.)

 

Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir, Cookie Mueller

Éditions Finitude 2017

183 p., 17 eur.