Le ras-le-bol des “femmes de”

© Diane Delafontaine

« Derrière chaque homme, œuvre une femme avec sérénité et discrétion. » Voici donc la raison d’être du prix culinaire « Femme de chef » : récompenser ces « femmes de », qui « ont d’abord aimé un homme, puis un chef qui leur a fait aimer ce métier et bien plus encore ». Le site internet du prix met également en avant une série de verbes censés représenter ce que font ces « femmes de chef » : donner, aimer, apaiser, réconforter, rassurer, guider, partager… Mais aussi : supporter, servir (nous y voilà !). Bref, ces « femmes de », qui n’ont pas de statut propre, qui sont l’extension féminine de leur chef de mari, qui sont douces, gentilles, souriantes, bref de vraies fées du logis !, ces « femmes de », on va les gratifier d’une récompense, on va les féliciter car elles rentrent très bien dans le rang. Continuez à servir, mesdames, vous le faites si naturellement ! Charmante attention enfin : le prix sera remis à l’heureuse « femme de » le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. De qui se moque-t-on ? De toutes les femmes, qu’elles soient « de » ou pas.

Voir aussi : l’indignation du groupe “Women Do Wine“.