Mal informer sur l’avortement : un délit

Laurence Rossignol, ministre française en charge des droits des femmes. CC Parti Socialiste

Le 1er décembre, l’Assemblée nationale française a voté pour l’ « extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) » aux sites internet. Avant la loi, le « délit d’entrave » concernait les contraintes physiques et psychologiques exercées contre les femmes souhaitant avorter. Mais, selon la ministre Laurence Rossignol (PS) en charge des droits des femmes, ce délit devait être étendu aux nouveaux outils des opposant·es au droit à l’avortement. En effet, de manière détournée, voire pernicieuse, des sites internet culpabilisent les femmes en utilisant des témoignages ou des articles scientifiques biaisés ; ces sites ont aussi des numéros d’écoute téléphonique, et des enquêtes journalistiques ont mis en évidence le fait que les personnes écoutantes essayaient d’influencer les femmes en défaveur de l’avortement. En cas de poursuite, les responsables de ces sites encourent désormais jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. Ce vote s’est accompagné de débats houleux : les sites en question devraient-ils être autorisés au nom de la « liberté d’expression » ? Ou bien, comme le soutenait la ministre, devraient-ils être punis parce qu’ils désinforment les femmes ? Les sénateurs/trices français·es ont soutenu l’Assemblée en votant positivement en faveur de l’extension du délit d’entrave à l’IVG le 7 décembre dernier. De quoi inspirer la Belgique ?