Oumou Sangaré

Oumou Sangaré. © Benoît Peverelli

La chanteuse malienne Oumou Sangaré s’est produite en mars à Bozar ; elle revient avec un nouvel album dont la sortie est prévue le 19 mai. Les mots pour le décrire ? Ascendant, dansant, plaçant bord à bord son moderne et son traditionnel.

Sur le titre Yere Faga qui annonce l’arrivée du nouvel opus, la rythmique nerveuse et les chœurs incantatoires laissent la voix d’Oumou Sangaré monter en puissance et le flux s’installer. On retrouve ici la profondeur vocale de la chanteuse, répondant à une batterie hypnotique au bout des baguettes du musicien auteur-compositeur nigérian Tony Allen. Des riffs de guitare rejoignent l’accompagnement des instruments traditionnels, et le morceau soulève une irrépressible envie d’onduler.

Dans ce dernier album intitulé Mogoya – qui veut dire « les relations humaines » en wassoulou, une variante du bambara, l’une des principales langues parlées au Mali –, Oumou Sangaré invite les Malien·nes de toutes les sensibilités à dépasser les conflits, les trahisons. Elle encourage également la diaspora à regagner le bercail pour faire du Mali un eldorado.

La chanteuse reste fidèle à la formule textes à visée politique et modernité musicale, fidèle à son combat pour une identité culturelle dans laquelle la tradition n’est pas éjectée, mais réinventée, préservant sa force intacte. Elle se bat depuis toujours contre l’excision, les mariages forcés, la polygamie, ces pratiques traditionnelles qui blessent les femmes. On ne la dit pas pour rien diva du Mali, la chanteuse si fière de son pays, qui composait en 1989 son premier album Moussolou, « Femmes ». (V.L.)

Oumou Sangaré sera présente au Festival Couleur Café cet été (du 30 juin au 2 juillet).

 

Mogoya, No Format 2017.