Médecine : genre féminin ou masculin ?

Par N°199 / p. 23-25 • Mai 2017 | conectionconection Contenu complet (pdf)
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Le monde médical et scientifique commence à tenir compte de l’impact du sexe et du genre dans les maladies et leur traitement. La médecine « genrée » existe depuis 30 ans aux États-Unis ; l’Europe s’y intéresse depuis une dizaine d’années. Chez les médecins et dans les institutions de recherche, des actions de sensibilisation sont progressivement mises en place pour lutter contre ces inégalités de santé.

© Émilie Seto, pour axelle magazine

Lors des tests médicamenteux ou cliniques, les scientifiques utilisent différents protocoles répétés plusieurs fois afin d’obtenir des résultats fiables. Depuis une dizaine d’années, les questions du sexe (les éléments biologiques différenciant les femmes et les hommes) et du genre (les éléments non biologiques, liés à la construction sociale et culturelle des identités féminine et masculine) sont davantage prises en compte en Europe. Ce qui est rassurant, car certains résultats peuvent être biaisés si on occulte ces particularités (différences physiologiques, habitudes sociales,…). À l’échelle européenne, une prise de conscience existe. En revanche, en Belgique, ces questions sont soulevées mais ne sont pas encore au centre des préoccupations des chercheurs et chercheuses. Pourtant, les femmes et les hommes ne sont pas à égalité dans la santé.

Le cas des AVC

Prenons le cas des accidents vasculaires cérébraux (AVC), qui touchent 52 personnes par jour en Belgique. Le site Reconnaître un AVC, datant de 2008 et toujours accessible, attire la vigilance de la population sur les trois symptômes principaux : bouche pendant d’un côté, paralysie d’un membre et élocution confuse. Or, en 2009, des recherches américaines ont montré que femmes et hommes ne présentent pas les mêmes symptômes d’AVC. Du fait de leurs plus petites artères coronaires, mais aussi de la réaction différente à des déterminants comme la consommation de tabac, la nutrition, le stress, les femmes ont plus souvent des signes avant-coureurs « non traditionnels » (entendez « non masculins ») : gêne au niveau du sternum, palpitations…

Il arrive donc que des soignant·es ne tiennent pas compte ces signes : parce qu’elles/ils ne les connaissent pas, ou parce qu’elles/ils ne prennent pas les femmes au sérieux. Cela peut retarder ou empêcher la prise en charge de l’AVC. Une étude menée par la Société Européenne de Cardiologie rapporte que les femmes ont 40 % moins de chances que les hommes de bénéficier d’une coronarographie (radiographie des artères du cœur) et 20 % moins de chances de réaliser un test à l’effort. Pourtant les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité chez les femmes dans les pays industrialisés, en particulier chez femmes d’origine africaine…

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