En Belgique, c’est à la fin des années 1980 que Miet Smet, alors secrétaire d’État à l’Émancipation sociale, commande une première recherche statistique nationale sur la nature, la fréquence et les conséquences de la violence physique et sexuelle envers les femmes. C’est sur cette base qu’elle développera peu à peu une politique publique qui continue à inspirer les actions menées aujourd’hui. Mais les chiffres disent-ils tout ? Sont-ils capables de nous donner une vision fiable d’un phénomène aussi sensible, tant au niveau individuel que sociétal ?
La bataille des chiffres
Les féministes le savent bien : pour rendre visible un « problème de femmes », il faut savoir user de patience et de stratégies. La bonne foi ne suffit pas. Il faut sans cesse prouver qu’un témoignage n’est pas un cas exceptionnel et qu’il existe une réalité cachée qui concerne la société dans son ensemble. C’est un travail culturel et politique qui élabore de nouveaux savoirs sociaux et cherche à changer la manière dont la société s’organise pour répondre à l’intérêt général…
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