Le parcours militant de Nadine Plateau n’est donc en rien un long fleuve tranquille. Il commence vers la fin de l’adolescence : Nadine est dans une école de sœurs. Une institution pleine de contradictions, où l’on encourage les jeunes filles à s’ouvrir intellectuellement tout en leur disant : « Vous ne devez pas travailler dans la vie, vous devez vous marier ! » Ces discours aiguisent l’esprit critique de Nadine et font naître chez elle l’envie de questionner le monde et surtout de sortir de son milieu. Car jusqu’à ses vingt ans, Nadine a été « complètement protégée, privilégiée. » Elle a soif de changements, de bouleversements. Ça tombe bien, l’époque est révolutionnaire…
Naissance d’une militante
Nadine observe avec intérêt les décolonisations, côtoie des collectifs trotskistes, anarchistes… Ces groupes l’intéressent mais elle ne s’y sent pas à sa place. Ils ne correspondent pas à ses convictions profondes, et sont parfois machistes. Or, ce qui anime Nadine à l’époque, c’est le combat pour l’avortement. Elle trouve scandaleux que des femmes doivent se rendre dans des pays étrangers ou se cacher pour mettre fin à une grossesse. C’est par cette révolte qu’elle « entre dans le féminisme », pour lequel elle n’a pourtant « pas eu le coup de foudre tout de suite. »
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