Femmes debout de Standing Rock

(c) Celine Guiout

Le 4 décembre dernier, les femmes et les hommes sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota, ont remporté une importante victoire face à un projet d’oléoduc qui menaçait leurs terres ancestrales et leur accès à l’eau. Femmes, enfants, hommes indigènes, supporters et supportrices venu·es de tout le pays avaient établi un camp depuis le 1er avril 2016 afin de s’opposer physiquement, et pacifiquement, à ce projet titanesque qui implique de nombreuses compagnies occidentales (dont certaines ont des liens financiers avec Donald Trump, le nouveau président américain). Le combat contre le Dakota Access Pipeline paraissait perdu d’avance. Mais début décembre, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a annoncé qu’il refusait à la société pétrolière un permis de forage sous la rivière Missouri et qu’il prévoyait de mener une étude d’impact sur l’environnement, de même que d’examiner des tracés alternatifs. Grande bataille gagnée, donc, mais la partie n’est pas terminée, et le camp de Standing Rock ne sera pas levé.

Pendant la première manche, les femmes sioux ont joué un rôle essentiel. Cette photographie prise par Celine Guiout dans le camp de Standing Rock montre Faith Spotted Eagle et sa fille, Brook, issues de la nation Yankton Sioux (Ihanktonwan Dakota Oyate) du Dakota du Sud. Brook explique pourquoi elle s’est installée à Standing Rock, auprès de sa mère, l’une des fondatrices du mouvement de protestation : « En tant que peuple indigène, nous sommes toujours en train de penser à la septième génération qui nous suivra. Ainsi, nous protégeons notre peuple […]. Du fait de notre identité indigène, nous pensons que nos parents ne sont pas uniquement humains. Ils sont aussi non humains. Nos rivières ont un esprit et elles font partie de notre nation, de même que notre mère originelle, à laquelle nous appartenons. Je fais partie d’une société de femmes : je suis là pour soutenir les anciens, qui sont les premiers combattants de la liberté, qui l’ont toujours été, et qui nous entraînent. Nous nous battons avec eux. »