Arabie saoudite : les femmes conduisent enfin !

Reem est professeure dans une auto-école de Riyad. Le 24 juin, elle pose fièrement avec son nouveau permis de conduire. © Gehad Hamdy / DPA

L’interdiction de conduire pour les Saoudiennes a été levée le 24 juin dernier. À minuit pile ce jour-là, des femmes ont roulé dans la capitale, Riyad, pour fêter cette victoire. Parmi elles, Samar Almogren, animatrice TV, a confié à l’AFP (dans un article paru le même jour sur le site de Paris Match) : « Je me sens libre comme un oiseau. » « C’est un événement historique », a déclaré la journaliste Sabika al-Dosari, en franchissant joyeusement la frontière avec le Bahreïn au volant de sa voiture. Également citée par l’AFP, l’auteure Hana al-Khamri explique : « Les femmes en Arabie saoudite vivent dans un système patriarcal. Leur donner le volant aidera à défier les normes sociales et de genre qui entravent leur mobilité, leur autonomie et leur indépendance. »

Toutefois, les leçons de conduite restent… six fois plus chères pour les femmes que pour les hommes : les femmes les moins favorisées pourront-elles vraiment accéder à leur droit ? Par ailleurs, cette victoire reste entachée par la répression qui s’est récemment abattue sur des militantes pour les droits des femmes : une vingtaine d’entre elles ont été arrêtées pour trahison et plusieurs sont encore en prison. Enfin, les femmes saoudiennes sont toujours juridiquement dépendantes de la tutelle d’un homme – père, mari ou frère ; elles ne peuvent ni voyager, ni étudier, ni travailler, ni même boire un thé seules dans un restaurant sans l’autorisation de leur tuteur. Elles conduisent, c’est vrai… Mais leur route est encore longue.