Au Népal, la population lutte contre le Covid-19

© Prabin Ranabhat / SOPA Images/ Sipa USA

Sur cette photo, deux femmes népalaises préparent un désinfectant pour les mains à base d’alcool local à la Nepal Academy of Science and Technology. La ville de Lalitpur a enseigné aux habitant·es de ses 29 quartiers une technique de fabrication de désinfectant afin de surmonter la pénurie.

Craignant d’être infecté·es par le virus, les Népalais·es ont en effet acheté en masse du désinfectant pour les mains. Les supermarchés, les centres commerciaux et les épiceries ont liquidé leurs stocks de désinfectant et ont dû refouler leurs client·es. Le Népal n’est pas le seul pays concerné : le prix des gels hydroalcooliques a flambé dans de nombreux pays.

Les autorités de Lalitpur se sont donc tournées vers les populations autochtones qui fabriquent l’alcool nécessaire pour le désinfectant (aucun article ne précise si ce sont particulièrement les femmes qui sont mises à contribution). “À Lalitpur, de nombreuses familles brassent de l’alcool à la maison. Cette connaissance indigène locale de la liqueur a été utile pour produire du désinfectant pour les mains fait maison en temps de crise”, écrit le site d’information Indigenous Voice (22 mars).

Si les savoirs des populations indigènes népalaises sont ici valorisés, ces personnes restent les plus à risque pendant cette pandémie, notamment parce que l’État népalais a récemment introduit de nouvelles lois qui les empêchent d’accéder aux ressources naturelles. Une injustice qui émerge au grand jour, comme beaucoup d’autres inégalités révélées par le coronavirus. Le président de la Nepal Bote Society, qui défend les droits du peuple Bote, Gyan Bahadur Bote, a déclaré au site Indigenous Voice (28 avril) : “La pandémie de Covid-19 ne nous a pas beaucoup impactés parce que nous ne sommes pas vraiment liés à l’économie mondiale, mais les lois qui nous empêchent d’utiliser les ressources forestières et en eau ont eu un impact énorme sur nos vies.” Selon le site d’information, le contrôle de l’État sur les populations Bote, et les autres peuples autochtones, s’est accru avec le confinement.

Outre le désinfectant, la ville de Lalitpur a annoncé le lancement d’une campagne pour fabriquer des masques en tissu qui seront disponibles à un coût inférieur à celui des autres masques, explique The Kathmandu Post(1er avril). Le masque et le gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains font partie des principaux “gestes barrières” contre le virus.

Le Népal ne connaît que peu de cas de malades mais le pays a néanmoins confiné sa population pour enrayer la propagation de l’épidémie et l’Everest est fermé au public. (C.W.)