Récemment, une étudiante de la VUB a rompu le silence à propos du viol qu’elle a subi il y a quatre ans, et lancé une campagne contre les agressions sexuelles sur le campus. Slogan : « I said no in a bedroom, but he kept going », que l’on pourrait traduire par « J’ai dit non dans la chambre à coucher, mais il a continué ». Consentement, absence de consentement, le principe est sur le gril, tout particulièrement lorsque l’on aborde le viol ; de plus en plus de femmes prennent la parole.
Dans une relation conjugale
Sabine, Éloïse, Méryl et Louise partagent des exemples autour de la table. « J’ai eu une relation avec quelqu’un qui ne laissait pas le choix » ; « Le mari d’une de mes connaissances l’oblige à faire ce qu’il veut. Il la pénètre alors qu’elle est endormie. Et cette connaissance se sent obligée de dire oui, parce qu’elle est mariée », raconte Sabine. « Certaines femmes que je rencontre dans mon travail, explique Louise, assistante sociale, ne pensent pas avoir leur mot à dire : “On est mariés, comment pourrait-il me violer ?” Mais ce n’est pas parce que l’on est en couple que tout est permis ! »
L’idée du « droit » du conjoint à utiliser sa femme comme un objet pour satisfaire son – seul – désir perdure, comme si le fait d’être mariée impliquait un consentement inconditionnel. Un viol se définit aussi par l’absence de consentement. Les rapports contraints entre conjoint·es – des « viols conjugaux » – sont fréquents ; ils concernent un quart des femmes en Belgique, selon un sondage effectué en 2014 par l’institut Dedicated, à la demande d’Amnesty International et de SOS Viol.
Prouver l’absence de consentement
Ironie tragique : dans les affaires de viol, particulièrement aux États-Unis, l’utilisation de la notion de « consentement » de la victime est de plus en plus fréquente pour… innocenter les violeurs.
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