« Déjà très pratiqué depuis de nombreuses années, le bricolage est désormais l’affaire de toutes ! », écrivait en 2006 l’enseigne française de bricolage Castorama dans un rapport sur le bricolage au féminin. Sur un échantillon réduit de 1.003 femmes âgées de 18 à 64 ans, 95 % ont expliqué pratiquer une ou plusieurs activités de bricolage. En effet, comme le rappelle La bricoleuse d’axelle, en préambule du recueil On bricole toutes !, le bricolage « au féminin » n’est pas nouveau : « Depuis toujours et partout dans le monde, des femmes créent, bricolent, construisent, bâtissent… Par plaisir, par nécessité ou par choix, seules ou collectivement, pour elles-mêmes, pour leur famille, pour leur communauté, pour leur travail ou pour des projets collectifs. »
Mais les femmes qui bricolent restent dans l’ombre et peinent à acquérir de la légitimité dans le domaine. Le bricolage est considéré comme l’apanage des hommes. Non parce que les hommes naissent tous avec un marteau dans le berceau, mais bien parce que le bricolage n’a pas échappé à la division sexuée. Aux femmes les casseroles, aux hommes les foreuses. Cette segmentation se reflète au niveau professionnel : en 2015, en Belgique, les femmes constituent 0,12 % de la main-d’œuvre du secteur de la construction… soit 0,60 % de plus qu’en 2009.
Débrouillardes
Depuis quelques années toutefois, l’idée que les femmes bricolent – autant, aussi bien et parfois mieux que les hommes – s’installe peu à peu dans les mentalités belges. Plusieurs ateliers de bricolage à destination des femmes ont vu le jour : notre recueil On bricole toutes ! en recense une dizaine en Wallonie et à Bruxelles. À l’instar des Débrouillardes, initialement un petit projet d’ateliers de bricolage, lancé par deux ami·es après le divorce de leurs parents, pour aider les femmes seules…
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