Saboter, pour ne plus subir : florilège féministe

Par Hors-série N°215-216 / p. 59-62 • Janvier-février 2019 | conectionconection Contenu complet (pdf)
reservé aux abonnées

Des interventions individuelles à des initiatives collectives, le choix d’un mode d’action politique hors la loi n’est pas nouveau dans l’histoire du féminisme. Passage en revue de petites et grandes manifestations non autorisées, grains de sable jetés pour enrayer la machine patriarcale.

15 juillet 2018, Moscou, finale de la coupe du monde de football : des activistes du groupe russe Pussy Riot font irruption sur la pelouse et interrompent le match quelques minutes. Une action qui en rappelle une autre : 82 ans plus tôt, en 1936, la féministe française Louise Weiss et son association La Femme Nouvelle lâchaient, en pleine finale de la Coupe de France de football, des ballons rouges lestés de tracts réclamant le droit de vote pour les femmes. © Marvin Ibo Guengoer / DPA

Lorsque surgit la question de saper, par l’action, les fondations du pouvoir patriarcal, le concept du “sabotage” émerge aussitôt. Il fait partie de la boîte à outils d’une participation citoyenne féministe militante.

Ses avantages ? L’opportunité de s’organiser en dehors de toute institution, de tout contrôle, de fomenter son intervention en dehors du système même. Le sabotage dépasse la protestation orale et invite à l’action. La créativité des interventions dans l’espace public vient souvent piquer au vif l’ensemble des citoyen·nes. Le sabotage permet, en somme, une sorte de radicalité dans l’envie de transformation de la société portée par le projet féministe ; il exprime l’indépendance, l’autonomie, il joue le contre-pouvoir.

Participer à la vie de la cité peut prendre cette forme active de reprise de droits lorsque les avancées féministes institutionnelles (plus ou moins suivies d’effets réels) cachent mal le peu d’envie des instances du pouvoir de modifier le système en profondeur. Cela fait avancer dans le sens d’une meilleure répartition des pouvoirs, politique et économique. En entrant dans l’action, les saboteuses cessent de subir. Individuelles ou collectives, clandestines ou médiatisées, coups de poing ou humoristiques, mille formes de sabotage existent. Et d’autres femmes les ont expérimentées par le passé…

La suite de cet article est réservée aux abonné·es...
Déja abonné·e ?
Se connecter
Pas encore abonné·e ? Consultez les différentes formules !
S'abonner
Sans être abonné·e, vous pouvez également acheter (en version .pdf) l’exemplaire du magazine dont est issu cet article, afin de le lire entièrement et de découvrir d’autres contenus par la même occasion !
Acheter ce N° (4€)