Lorsque surgit la question de saper, par l’action, les fondations du pouvoir patriarcal, le concept du “sabotage” émerge aussitôt. Il fait partie de la boîte à outils d’une participation citoyenne féministe militante.
Ses avantages ? L’opportunité de s’organiser en dehors de toute institution, de tout contrôle, de fomenter son intervention en dehors du système même. Le sabotage dépasse la protestation orale et invite à l’action. La créativité des interventions dans l’espace public vient souvent piquer au vif l’ensemble des citoyen·nes. Le sabotage permet, en somme, une sorte de radicalité dans l’envie de transformation de la société portée par le projet féministe ; il exprime l’indépendance, l’autonomie, il joue le contre-pouvoir.
Participer à la vie de la cité peut prendre cette forme active de reprise de droits lorsque les avancées féministes institutionnelles (plus ou moins suivies d’effets réels) cachent mal le peu d’envie des instances du pouvoir de modifier le système en profondeur. Cela fait avancer dans le sens d’une meilleure répartition des pouvoirs, politique et économique. En entrant dans l’action, les saboteuses cessent de subir. Individuelles ou collectives, clandestines ou médiatisées, coups de poing ou humoristiques, mille formes de sabotage existent. Et d’autres femmes les ont expérimentées par le passé…
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