Le “Collecti.e.f 8 maars” prépare la grève des femmes

Et si on se mettait toutes en grève le 8 mars 2019 en Belgique ? C’est le pari du “Collecti.e.f 8 maars” qui invite toutes les femmes du pays à se mobiliser pour rappeler leurs droits.

Flash-back. Le 8 mars dernier, six millions d’Espagnoles ont fait la grève générale à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Les images de cet événement sans précédent sont encore dans toutes les têtes. Nous n’avons pas oublié la vague de mauve dans les rues, les cinq millions de manifestant·es. Nous n’avons pas oublié les images de femmes côte à côte, soudées, le même cri de rage sur le visage. Nous n’avons pas oublié les photos d’adolescentes, arborant des peintures de guerrières féministes, en plein éclat de rire. « On est fâchées ! On veut se faire entendre ! On veut que cela change, et vite ! », racontait dans nos pages Méri T. Silanes  et, de vive voix, devant les femmes réunies à la semaine d’étude de Vie Féminine à Namur, début juillet.

Les Espagnoles inspirent : à Vie Féminine, on sentait que l’envie était grande de se mettre en grève pour le 8 mars prochain ! En parallèle, depuis la mi-juin, un autre groupe de femmes s’est mis au travail. « Nous voulons faire comme les Espagnoles : que les femmes ne travaillent pas, ne consomment pas, ne fassent aucun travail domestique ce jour-là, et qu’on manifeste toutes ensemble », précise Cynthia du « Collecti.e.f 8 maars ». Un collectif qui se veut le plus inclusif possible, jusque dans l’utilisation du point médian dans son nom pour rassembler au-delà de la barrière linguistique. Un casse-tête belgo-belge. « C’est le plus difficile, de décentraliser la coordination pour qu’elle ait lieu autant au nord qu’au sud du pays », avoue Cynthia.

Pour le reste, tout est déjà sur les rails. « Nous allons prendre contact avec les syndicats prochainement. L’idée est aussi de demander à des hommes solidaires de s’occuper des enfants. Une caisse de solidarité a été créée pour celles qui auraient besoin d’une compensation financière, détaille Cynthia. Nous sommes conscientes que certaines femmes ne pourront pas faire grève. À nous d’imaginer d’autres manières de se mobiliser et de rappeler nos droits ce jour-là. »

Outre celles qui travaillent, sont bien sûr concernées les femmes au foyer, les chômeuses et les étudiantes. « Le but est de renforcer notre solidarité. Nous pensons qu’il faut davantage que l’on s’écoute entre nous », explique Cynthia. La manifestation nationale et la grève générale ne seraient pas les seules actions. Des moments sont prévus avant et après le 8 mars 2019 pour se retrouver et dialoguer. « Et pourquoi pas pour rendre plus solidaire le mouvement des femmes », sourit Cynthia.

Le mot d’ordre de la grève est clair : quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête. Une grande assemblée générale est prévue le 7 octobre prochain à Bruxelles. Toutes les femmes sont invitées à y participer. On s’y voit ? (C.W.)