Jennifer Maddox, la “good cop” de Chicago

Par Hors-série N°235-236 / p. 74-76 • Janvier-février 2021 | conectionconection Contenu complet (pdf)
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Aux États-Unis, dans le climat de tension raciale et après une élection présidentielle sans précédent, Jennifer Maddox, une policière afro-américaine de 48 ans, ne perd jamais espoir. À Chicago, elle œuvre toujours à Future Ties, une association qu’elle a fondée sur son temps libre, apportant de l’aide aux devoirs, un repas chaud et des séances de méditation aux enfants et ados des quartiers sud de Chicago pour éviter qu’elles/ils ne soient touché·es par la violence.

Jennifer Maddox organise des jeux avec les enfants sur le parking du complexe d’immeubles de son quartier de Chicago © Eugénie Baccot

Greg Lanjston le dit simplement : il n’aurait jamais été le jeune homme de 14 ans qu’il est aujourd’hui sans l’appui de Jennifer Maddox. Cette policière a créé Future Ties (“Les liens du futur”) en 2011, un centre d’accueil associatif pour les enfants et adolescent·es d’un quartier du South Side de Chicago, zone défavorisée de la ville, à majorité afro-américaine.

Jennifer Maddox © Eugénie Baccot

“Jennifer a été un mentor pour moi, elle m’a aidé à me sentir plus libre, à sociabiliser avec plus de jeunes de mon âge. La rencontrer a été un tournant dans ma vie. C’est elle qui m’a proposé de m’inscrire au basket. C’est grâce à elle si je suis un bon joueur et si je suis quelqu’un de bien aujourd’hui”, sourit Greg, regard noir en amande et cheveux courts, alors qu’il prend sa première leçon de coiffeur. C’est un des ateliers supervisés par Jennifer, dans l’église mitoyenne au complexe immobilier où Greg habite. Quand il avait cinq ans, Greg a emménagé à Parkway Gardens avec ses parents et ses deux frères aînés, dans ce vaste ensemble immobilier de 3.000 habitant·es. Sa mère, Crystal, consciente de la violence extérieure, a vite empêché ses enfants de jouer dehors ; Chicago est la ville des États-Unis qui compte le plus de meurtres , même si leur nombre baisse depuis 2017.

Bien plus que la sécurité

En 2011, Jennifer Maddox, policière mais aussi agente de sécurité dans ce complexe d’immeubles, elle-même mère célibataire de deux enfants, remarque tout de suite l’absence d’aires de jeux dans cet espace clos par de grands portails. Sur son temps libre, celle qui est née dans le South Side et qui y vit toujours réfléchit à une solution. “Un programme avait existé par le passé, mais avait été abandonné, souligne Jennifer, petit gabarit, coupe courte et yeux d’un bleu-gris aussi clair qu’intense. J’ai fait une proposition au gestionnaire immobilier, qui était d’accord tant que je gérais tout financièrement. Il s’agissait d’avoir un endroit où les enfants ne s’ennuieraient pas et où ils seraient en sécurité, et puis c’est devenu bien plus.”

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