Voler pour survivre : un geste de désespoir qui peut coûter très cher. Une mère de famille, qui vit entre les canapés d’âmes charitables et les bancs de la rue, l’a appris à ses dépens. Cette femme (qui préfère rester anonyme) a volé à plusieurs reprises, “mais uniquement dans des multinationales, jamais dans des commerces locaux”, a-t-elle précisé à ses juges, comme pour donner un peu d’éthique à ces gestes qu’elle regrette tant aujourd’hui. Pour axelle, son avocate, Selma Benkhelifa, qui a repris le dossier une semaine avant l’audience, revient sur cette affaire : “Certes, le vol est un délit. Mais dans de telles circonstances, quand on voit la valeur des choses qu’elle s’est appropriées, ces actes ne dénotent pas un caractère criminel, mais la survie.”
• Relire : Selma Benkhelifa : “Ensemble, nous serions plus nombreux que les personnes qui nous oppriment !”
Pourquoi votre cliente risque-t-elle une peine de prison pour une affaire qui paraît aussi dérisoire ?
“À la base, il ne s’agit pas d’un dossier d’une cliente, mais d’une affaire que j’ai reprise quand j’ai appris le sort qui était réservé à cette femme. Elle est sans domicile fixe et vit dans une très grande précarité. Je précise : elle n’est pas sans abri, mais bien sans domicile fixe, puisqu’elle loge parfois chez des connaissances. Il faut savoir que quand on est sans domicile fixe, on peut avoir une adresse de référence au CPAS, ce qui permet d’avoir une allocation de chômage. Cependant, ma cliente a vécu des périodes où elle n’avait tout simplement plus d’adresse au CPAS. Donc il y a eu des moments où elle n’avait plus rien, tout en ayant un enfant à sa charge. Au moment des faits qui lui sont reprochés, elle était sans revenus, puisqu’elle était sans domicile. C’est la période durant laquelle sept vols à l’étalage lui ont été imputés. Des vols alimentaires, pour se nourrir et nourrir son enfant.”
Acheter ce N° (2.5€)