“Pendant le confinement, il y avait des boutiques qui étaient fermées, on ne trouvait pas de serviettes hygiéniques facilement”, explique Laura, une étudiante de 21 ans.
En République démocratique du Congo, la pandémie de coronavirus s’est déclarée il y a un an, le 10 mars 2020. Pour endiguer sa progression, les autorités ont confiné pendant plusieurs semaines la Gombe, le quartier des affaires de la vibrante Kinshasa, qui concentrait alors la majorité des cas. Laura vit dans la commune voisine, à Ngaliema. Pourtant, elle en a ressenti les effets : “On pouvait se fournir dans les magasins qui avaient du stock en réserve, mais ils n’étaient pas très nombreux. Dans les autres, c’était impossible. Du coup les prix ont augmenté. Avant la pandémie, je payais un paquet de serviettes hygiéniques 2.300 francs congolais [soit +/- 0,95 €, ndlr], maintenant ils vont jusqu’à 3.000 francs [soit +/-1,24 €, ndlr].”
Isolement et tabou
La riposte face à la pandémie s’est aussi accompagnée de mesures d’isolement. “Avec le Covid-19, l’université a fermé [le 18 décembre, ndlr] et je suis restée à la maison. Comme je ne sors plus, mon père a arrêté de me donner de l’argent pour les transports et les repas, confie Laura. Sauf qu’en général, j’économise sur cet argent qu’il me donne, je me prive de manger pour acheter mes protections hygiéniques. Mais là, je ne peux plus.”
En RDC, seules 9 % des femmes occupaient un emploi salarié avant la pandémie. Ce faible ratio traduit leur dépendance économique vis-à-vis d’une tierce personne et, dans un foyer, cette personne est souvent un homme. Une dépendance qui s’accentue avec la baisse de croissance provoquée par le Covid-19. “J’ai dû commencer à utiliser des couches pour bébé qui sont moins chères, raconte Laura, je ne me voyais pas demander de l’argent à mon père pour ça, ça ne se fait pas.”
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