Il y a dans votre ouvrage de nombreux allers-retours entre de grandes questions sociétales et votre propre vécu. Pourquoi était-ce important pour vous de mettre autant en avant votre expérience personnelle ?
“Si je m’intéresse aux processus de racialisation, à l’esclavage colonial et à l’identité noire, je ne peux pas uniquement m’appuyer sur des ouvrages, des analyses et des sources primaires ou secondaires. En tant que femme noire, je ne peux pas ne pas me poser la question de mon expérience personnelle, de mon ressenti.
Quand on parle du handicap, de l’orientation sexuelle ou d’autres déclinaisons identitaires, on peut disserter au sujet de ces catégories de personnes mais on peut aussi choisir d’explorer ce qu’elles ont à dire d’elles-mêmes. Si vous vous brûliez la main à cet instant, vous seriez dans une souffrance physique vis-à-vis de laquelle je pourrais avoir énormément d’empathie, mais je n’aurais pas aussi mal que vous. Ce serait donc à vous de parler de votre douleur, de la raconter.”
Vous êtes née et avez grandi en France. Vous expliquez dans votre livre à quel point vous y êtes incessamment ramenée à la question de vos origines. Et que ce n’est que quand vous êtes partie faire vos études aux États-Unis que vous avez commencé à vous sentir française…
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