Sportives en situation de handicap : elles en veulent !

Par N°255 / p. 45-48 • Novembre-décembre 2023 | conectionconection Contenu complet (pdf)
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Rencontre avec trois sportives belges qui vivent en situation de handicap. Elles cumulent les difficultés mais elles ne se laissent pas décourager. Fanny, Mandy et Nathalie sont avant tout des compétitrices, amoureuses de leur discipline.

Fanny : "Je suis bien avec mon handicap mais je ne veux pas qu'on me limite à cela." © Coralie Vankerkhoven, pour axelle magazine

L’image du handisport ou du sport ouvert aux personnes en situation de handicap est désormais relativement familière du grand public ; cette reconnaissance est également nourrie par l’intérêt suscité par les jeux paralympiques. Au quotidien, ces avancées, réelles, ne doivent pas occulter combien cette timide reconnaissance est fragile et combien l’inclusion des personnes dites différentes reste une lutte incessante. Comme cela reste un combat la place et la reconnaissance des femmes dans le milieu sportif. Comme reste fragile la légitimité de la voix des femmes. Alors être femme, sportive et en situation de handicap, triple peine ? Les rencontres avec Fanny, Mandy et Nathalie ont été l’occasion d’aborder ces questions sur leur terrain de jeu. Un constat : pour le monde extérieur, leur handicap tend à prendre le dessus, ce qui gomme leur légitimité en tant que sportives à part entière. Les sports qu’elles pratiquent ne sont ni des disciplines au rabais ni des pis-aller et encore moins de l’occupationnel ; toutes revendiquent le droit d’être prises au sérieux.

Fanny

“En 2015, j’ai fait une hémorragie cérébrale. Suite à cela, j’ai perdu tout l’usage de mon côté gauche. Lors de ma rééducation, on m’a proposé de faire du vélo adapté. Mon handicap me freine pour certains sports, comme le handball et le sport en chaise, du fait de mon côté non valide. Dans le sport, j’aime l’aspect compétition et dépassement. Quand je roule à vélo, celui-ci suscite la curiosité et les gens sont souvent impressionnés, même si certains ne perçoivent pas qu’il y a un handicap derrière.
Il y a plus de place accordée aux hommes et oui, il est important que l’on parle de nous, qu’on revendique notre spécificité. Je suis à tendance positive, mais c’est galère parfois et on doit trouver notre chemin toute seule. On se bat… Mais est-ce parce qu’on est une femme ? Est-ce parce que je suis handicapée ? Quand on cumule le tout, comment en faire une fierté ?
Parfois, on remet en question mes capacités, le handicap reprend le dessus et on me limite.
Je n’ai pas l’impression d’être surhumaine mais je suis souvent surprise par l’effet “waouh” que je suscite : “Ah tu es capable de cela ?”… et cela me donne l’envie de me battre, de continuer. Alors oui, tu as un handicap mais la vie est belle et il faut juste se donner un coup de pied au cul.”

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