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Une femme, une voix : 15 photos pour exprimer la participation démocratique des femmes en Belgique

Par Collectif — Hors-série N°215-216 Janvier-février 2019

Mots-clés

Belgique Témoignage Féminisme Capitalisme Droits Rencontre Économie Culture Solidarité Racisme Écologie

Une femme, une voix – le titre du hors-série d’axelle (n° 215-216) – est un slogan féministe. Il est inscrit sur les murs de la conquête, par les femmes, de leurs droits civiques et politiques. Sans participation des femmes, il n’y a pas d’égalité politique. Et en effet, la démocratie titube : les femmes que nous avons interviewées côtoient, ou vivent, l’effacement, les discriminations, les violences, la précarité, les inégalités, les injustices… Mais elles font face. En critiquant, en accusant, en utilisant, en maîtrisant, en subvertissant, en détournant… Elles redéfinissent les contours d’une meilleure société, où la solidarité, l’égalité, la justice, ne sont pas des valeurs abstraites, mais habitées de l’intérieur, éclairées. Pour nous, elles ont imaginé et pris la pose dans l’œil de la photographe Laetitia Bica. Elles ont imprimé à leur corps des mouvements politiques et poétiques. De cette création collective émergent des images tout en nuances, qui les montrent vulnérables et puissantes, unies et résistantes, et qui nous invitent avant tout à réfléchir.

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Une femme, une voix, mille chemins. Dix interviews à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. © Laetitia Bica pour axelle magazine

« Nos luttes féministes ne peuvent pas rester compartimentées à la seule contestation du patriarcat : elles doivent impérativement et simultanément s’attaquer, avec toutes celles qui en sont victimes, aux injustices produites par le racisme et par le capitalisme. » Extrait de la carte blanche de Hafida Bachir, secrétaire politique de Vie Féminine, à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216. De haut en bas : Achaïso Ambali, Sotieta Ngo, Béatrice Denis et Mireille Mbayoko. © Laetitia Bica pour axelle magazine.

Les bras ouverts // Sotieta Ngo dirige le CIRÉ, une association qui se penche sur la question des demandeurs/euses d’asile, des réfugié·es et des étranger·ères avec ou sans titre de séjour. « Dans ce contexte où des sondages montrent que les citoyens se désintéressent de la vie politique, le fait que des citoyens ouvrent leur porte pour héberger des personnes étrangères en situation irrégulière est un vrai acte politique. Cette mobilisation citoyenne massive crée un rapport de force, c’est un acte de résistance à l’indifférence généralisée, c’est un acte d’opposition à la criminalisation des étrangers. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. De gauche à droite : Sotieta Ngo et Béatrice Denis. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les bras ouverts // Béatrice Denis, qui vit sa retraite dans le Brabant wallon, héberge régulièrement, avec son mari, des jeunes migrant·es du parc Maximilien. « J’ai 62 ans et je ne supporte plus le gouvernement et la montée de la droite. Je me sens coupable, parce que c’est notre génération qui a amené ça. J’avais envie d’agir. On est allés au parc Maximilien avec mon mari, on a logé deux gamins, une nuit, deux nuits. Et puis on a continué… On héberge depuis plus d’un an. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. De gauche à droite : Sotieta Ngo et Béatrice Denis. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les justicières // Sahra Datoussaid, avocate, a rangé sa toge au vestiaire après quatre ans d’exercice. Cette prise de distance avec un milieu qui l’a désillusionnée ne l’empêche pas d’avoir fondé, avec d’autres femmes, l’association Fem&Law : des avocates et des juristes qui veulent mettre le féminisme en action dans le droit et le droit au service du féminisme. « Avec Fem&Law, […] on a pu entamer une démarche constructive, recommencer à réfléchir au droit comme outil d’émancipation sociale puissant pour les femmes. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. Sahra Datoussaid (de profil, au centre) entourée (de gauche à droite) d’Oriana Simone, Gaëtane de Crayencour, Chloé Harmel et Liola de Furstenberg. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les justicières // Sahra Datoussaid (association Fem&Law) : « Ce qui me parle aujourd’hui, ce n’est pas de demander à la Justice qu’elle évolue d’elle-même, mais de m’en saisir et de m’en servir dans une démarche activiste. Si notre combat féministe est juste, si nous sommes beaucoup de femmes et d’avocates engagées, on fera le droit et la justice nous-mêmes, on n’attendra pas qu’on nous la donne. Et il faudra nous écouter. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. Sahra Datoussaid (en bas) entourée (de gauche à droite) Liola de Furstenberg, Chloé Harmel Gaëtane de Crayencour et Oriana Simone. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Celles qui ouvrent la voix // Achaïso Ambali et Mireille Mbayoko se sont rencontrées « Sous l’arbre à palabres », une émission panafricaine sur Radio Campus. Aujourd’hui, Mireille Mbayoko est aux commandes et Achaïso Ambali anime le magazine d’actualité afro-belge « La Diaspora chuchote ». Achaïso Ambali : « Être féministe, c’est une chose. Je suis féministe pour revendiquer l’égalité salariale, abattre les clichés sur la maternité, les menstruations… Afro-féministe, c’est autre chose. Une femme blonde correspond à la “femme alpha”. En entretien d’embauche par exemple, on va davantage me stigmatiser : on va imaginer que je vais avoir encore de nombreux enfants, arriver en retard, on va me demander de me coiffer autrement. Je suis noire, j’ai un nez épaté, j’ai des cheveux crépus, ça ne doit pas m’empêcher d’être considérée et de me réaliser. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. De gauche à droite : Achaïso Ambali et Mireille Mbayoko Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Celles qui déracinent les injustices // Latifa Elmcabeni, une habitante de Saint-Gilles, dénonce inlassablement les violences policières exercées sur des jeunes de sa commune par la brigade “Uneus”. En mars 2018, elle a interpellé le Conseil communal, et elle ne compte pas en rester là. « La cause en vaut la peine. On ne peut pas vivre dans une société où on n’a plus confiance en la police. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. Au premier plan : Latifa Elmcabeni. Au second plan : Giorgia Scalmani. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Celles qui déracinent les injustices // Giorgia Scalmani est animatrice à la Maison Couleur Femmes de Vie Féminine à Schaerbeek. « Le rêve, comme le “faire”, est notre moteur. Il faut cultiver cette dimension. Je rencontre des femmes qui ont des rêves et n’osent pas les exprimer. Et les rêves individuels construisent les rêves collectifs. Oui à l’utopie ! » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. À gauche : Latifa Elmcabeni. À droite : Giorgia Scalmani. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

La guérillera // Eva Maria Jimenez Lamas est syndicaliste, responsable des travailleurs/euses migrant·es avec et sans papiers. Elle défend les droits des personnes racisées, elle est aussi militante féministe. « Nous devons rester convaincus, ensemble, en tant que mouvement social, de la possibilité de transformer la réalité et du pouvoir de la démocratie. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. À gauche : Ilham Amzir (stagiaire). À droite, en rouge : Eva Maria Jimenez Lamas. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

La guérillera // Eva Maria Jimenez Lamas : « Toutes les femmes doivent pouvoir s’exprimer, peu importe leurs convictions philosophiques ou politiques ! Notre démocratie nous le permet. La laïcité […] nous donne cette liberté de conscience. On doit pouvoir s’exprimer à la fois dans la sphère privée et dans la sphère publique. Et on ne doit pas être discriminées pour nos convictions. C’est pour cela que je me présente comme syndicaliste, féministe, laïque et musulmane : parce que la laïcité est fondamentale dans la vie de tous les jours. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les têtes dans l’air // Élodie Mertz et Delphine Morel, deux cyclistes quotidiennes, ont fait de la qualité de l’air leur grand combat. La première en tant qu’experte pour l’ONG Greenpeace et la seconde, en s’engageant au sein de Bruxsel’air, un collectif créé en 2016. Delphine Morel : « Je suis sensible à la qualité de l’air car je suis cycliste et asthmatique. J’ai commencé à participer à des groupes de mesures de qualité de l’air, sans imaginer que ça allait prendre cette ampleur. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. À gauche : Delphine Morel. À droite : Élodie Mertz. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les têtes dans l’air // Élodie Mertz : « La rencontre avec Bruxsel’air m’a donné envie de me mobiliser, de faire partie de quelque chose de plus grand pour améliorer la qualité de vie pour moi et pour tout le monde. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. À gauche : Delphine Morel. À droite : Élodie Mertz. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les têtes dans l’air // Delphine Morel : « C’est la force du groupe qui m’a donné envie d’agir. Le fait aussi de me dire que toute contribution, même petite, est utile. Le plus important, c’est de trouver une forme d’engagement facilement intégrable dans sa vie au quotidien. S’engager avec des gens qui deviennent des amis rend cela amusant, allège un peu la contrainte. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. À gauche : Delphine Morel. À droite : Élodie Mertz. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Les contrebandières de la culture // La photographe Laetitia Bica, qui a réalisé ce portfolio, et la comédienne Priscilla Adade sont déterminées à prendre leur place dans la culture : elles se battent pour ne pas faire ce qu’on attend d’elles… Priscilla Adade : « C’est un combat quotidien énorme d’être femme, et d’être femme noire. Je me bats au jour le jour. Je suis obligée d’avoir une conscience politique par rapport à ma place dans la société, dans mon métier. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que le premier combat politique soit dans la culture. » Laetitia Bica : « Il faut décloisonner, créer des interdépendances […]. Il faut créer des espaces “entre”, des zones de jeu qui permettent que des personnes se rencontrent et créent de nouveaux espaces, de nouvelles façons de penser, plus de complexité et de richesse. » Interview à retrouver en intégralité dans axelle magazine n° 215-216 ou en podcast. Priscilla Adade, dans l’œil de Laetitia Bica. Propos recueillis par Manon Legrand. Photographie © Laetitia Bica pour axelle magazine

Photographies réalisées les 20 et 21 novembre 2018 au MAD (Brussels Fashion and Design Platform), dont nous remercions toute l’équipe. Merci également à Caroline Lemaire (assistante photographe) et Sarah Roman (maquilleuse).

Mis en ligne le 27 décembre 2018

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