Pendant 20 ans, dans les années 1970 et 1980, Claudine Marx a exercé dans la province de Luxembourg son métier avec passion : aide familiale. “On partait avec notre valise le lundi, parfois jusqu’à la fin de la semaine…”, pour soutenir des familles nombreuses, relayer une mère malade, à moins que ce ne soient les enfants, quand la situation devenait trop compliquée au sein d’un couple, ou lorsque les parents souffraient d’assuétudes…
La mission de l’aide familiale : épauler la micro-communauté en difficulté, en accord avec elle et pour un temps déterminé. Selon les besoins exprimés, faire les courses, les repas, s’occuper des enfants au retour de l’école, prendre en charge le lavage et repassage du linge ou même aider à la gestion du budget (le métier d’aide-ménagère n’existait pas encore). “Notre présence permettait de maintenir les familles à flot, d’améliorer certaines situations”, se souvient Claudine Marx.
L’offre s’est spécialisée
À partir des années 1990, en réaction à une série de changements sociaux et économiques – dont l’accession plus généralisée des femmes au monde du travail, ou le vieillissement de la population, notamment –, l’offre des services à domicile a évolué. Elle s’est spécialisée (aide familiale, aide-ménagère, aide-soignante, garde-malade, repas à domicile, transports spéciaux…), suivant l’augmentation des besoins de soin aux personnes dépendantes, de plus en plus souvent isolées. Actuellement, seulement 10 % des heures disponibles sont consacrées aux familles, contre 70 % il y a une trentaine d’années. Et pourtant, le nombre d’heures disponibles a augmenté ; mais pas suffisamment pour répondre ne serait-ce qu’aux demandes des personnes en situation de dépendance…
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