Pourquoi une nouvelle grève féministe ce 8 mars ?

Comme chaque année depuis 2019, le Collecti.e.f 8 maars organise une grève féministe pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. axelle a rencontré Justine Begerem, l’une des responsables nationales du collectif.

D.R.

Quel est le rôle joué par les syndicats dans la grève féministe cette année ?

“Cela fait déjà quelques années que l’appel à la grève féministe est soutenu par une coalition d’associations féministes et de syndicats francophones et néerlandophones. Cette année, les syndicats sont réunis en front commun. Un préavis de grève a été lancé, il est possible de contacter ses responsables syndicaux à ce sujet. Le 8 mars devient une date importante dans l’agenda syndical.

Justine Begerem. D.R.

Les syndicats sont des partenaires fondamentaux pour nous : il s’agit de protéger les femmes qui font grève pour leurs droits, notamment sur leur lieu de travail. On sait aussi que le travail mené autour du 8 mars peut inciter les syndicats à défendre les droits des femmes à d’autres moments de l’année. Et puis 2024, c’est l’année des élections sociales : dans ce contexte, les droits des femmes représentent un enjeu porté dans les syndicats en ce moment, on s’en réjouit. Avec le Collecti.e.f 8 maars, ils travaillent main dans la main avec des associations féministes qui ont parfois un demi-siècle ! Des actions communes seront d’ailleurs menées, surtout au niveau local. Les associations féministes connaissent bien les tenants et les aboutissants d’une telle mobilisation, il faut valoriser cette expertise.”

Pourquoi utiliser l’outil de la grève ?

“Il s’agit d’un appel international à la grève des femmes que notre collectif rejoint pour la Belgique. On peut faire grève dans différents domaines de nos vies : sur notre lieu de travail, dans les tâches ménagères, on peut faire une grève de la consommation et ne pas faire de courses ce jour-là, faire grève de la charge mentale, ou encore dans le travail scolaire ou étudiant. Notre slogan est toujours : “Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête !” On souhaite visibiliser l’importance du travail féminin pour notre société. Cela a été mis en exergue durant la crise du coronavirus et les longs mois de confinement. Pourtant, ce travail ne reçoit pas le même salaire, la même visibilité et le même respect que d’autres types d’activités.”

Quelles sont vos principales revendications pour 2024 ?

“La première revendication concerne l’importance d’un réinvestissement majeur dans les services publics, par exemple les crèches et les garderies. C’est un secteur qui souffre de coupes budgétaires, alors que les femmes qui travaillent ont besoin de ces services. On demande aussi de relever le salaire minimum. Les prix ont beaucoup augmenté ces derniers temps et les problèmes économiques touchent fortement les femmes. Diminuer le risque de pauvreté des femmes, c’est leur éviter d’autres risques comme celui de subir certaines violences… Nous sommes solidaires de la situation des femmes partout dans le monde, et aussi entre nous en Belgique : ce n’est pas une action flamande ou wallonne, on veut changer le monde et on le fait toutes ensemble ! On appelle aussi tout le monde à aller voter cette année pour une société plus égalitaire. L’avancée de l’extrême droite est dangereuse pour les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+.”

En pratique

Ce 8 mars 2024, une grève féministe aura lieu pour la 6e fois en Belgique. Pour plus d’informations : www.8maars.be, via les réseaux sociaux (FB et Instagram : collecti.e.f 8 maars) ou par mail : bruxel.8maars@gmail.com.
Il existe des collectifs de grève féministe dans la plupart des grandes villes belges. Pour connaître précisément toutes les activités qui s’y passeront avant ou le 8 mars : www.8maars.be/agenda-fr-2024