Le magazine axelle se renouvelle !

Par N°241 / p. 21-24 • Septembre 2021

Il y a près d’un an, nous avons entamé une réflexion sur l’évolution de notre magazine. Pour nous aider, nous avons sollicité l’avis de nos lectrices ; vous êtes 143 à avoir répondu à notre sondage paru au printemps dernier. Voici les résultats, et les changements à venir !

© Odile Brée pour axelle magazine

Chères lectrices. Vous qui nous lisez depuis 1998 ou bien depuis six mois. Vous qui piochez des articles sur le web ou qui dévorez chaque numéro de bout en bout. Vous, les 143 qui avez répondu à notre sondage (75 membres de Vie Féminine, 40 abonnées sans être membres de Vie Féminine, 28 lectrices occasionnelles), et toutes les autres, qui communiquez avec nous via mail, via le jeu-concours, le site, les réseaux sociaux ou simplement en vous abonnant ou réabonnant : merci. Dans cette période de bouillonnement autour de notre projet éditorial, les éléments de réflexion que vous avez pris le temps de nous transmettre nous ont permis de cheminer avec des balises bienveillantes et franches. Vous êtes nos boussoles. Ainsi, en cette fin d’été, nous sommes fières de vous présenter ce qui va changer dans les prochains mois, et pourquoi.

axelle reste un magazine papier…

Au moment de la création de notre magazine, en 1998, la question ne se posait pas : un magazine se lisait sur du papier. Pour nous, c’était également un choix stratégique de proposer un magazine féministe agencé comme un “vrai” magazine, crédible, proche du quotidien des lectrices, accessible, coloré. Aujourd’hui, 23 ans plus tard, le paysage de l’information a totalement changé et de nombreux médias se créent directement en ligne, sans passer par une version imprimée. Par souci d’économie, mais aussi pour aller chercher un lectorat connecté. Vous qui avez répondu à notre sondage, vous n’êtes que 78 sur 143 à vous informer sur l’actualité par la presse papier (à cette question, vous aviez plusieurs réponses possibles). La majorité d’entre vous s’informe via internet (106 répondantes) et des vidéos en ligne (31 répondantes), par la radio (90 répondantes), à travers des discussions avec des proches (80 répondantes). Quant à la télévision, elle ne représente le premier moyen d’information que pour 59 répondantes. Une petite minorité écoute uniquement des podcasts et consulte des médias indépendants. Bref, vous vous informez à toutes les sources, et c’est précisément ce à quoi ressemble le monde médiatique actuellement : multiple et diversifié.

© Odile Brée pour axelle magazine

Dans ce contexte, 85 % d’entre vous estiment important qu’axelle reste un magazine papier ; 11 % n’ont pas d’avis (la plupart de celles qui n’ont pas d’avis sont des lectrices occasionnelles) et 4 % ne sont pas attachées au format papier. Autant vous dire que ces résultats nous ont réchauffé le cœur. Parce que dans notre société hyperconnectée, les sujets sont rapidement remplaçables et s’oublient tout aussi vite.

Dans un monde patriarcal et capitaliste qui survit grâce au temps que les femmes consacrent gratuitement à des tâches essentielles, prendre un quart d’heure pour lire une histoire racontée d’un point de vue féministe, c’est un acte de résistance.

Ainsi, consulter un magazine papier, c’est un acte de résistance. Dans un monde patriarcal et capitaliste qui survit grâce au temps que les femmes consacrent gratuitement à des tâches essentielles, prendre un quart d’heure pour lire une histoire racontée d’un point de vue féministe, c’est aussi un acte de résistance. Offrir son magazine, une fois lu, à une amie, ou le laisser ouvert sur le canapé familial, ou le léguer à son salon de coiffure (… ou de tatouage), c’est encore un acte de résistance. Le papier offre enfin un espace de rencontre, en mots ou en personne : encore aujourd’hui, des “porteuses” déposent des exemplaires d’axelle, de la main à la main, chez des voisines… Sans oublier les lectrices qui résistent aux écrans, celles qui n’utilisent pas internet, plus âgées, plus précaires ou plus révoltées contre l’omniprésence du virtuel. Tous les usages que vous faites des exemplaires qui parviennent chaque mois chez vous et votre attachement massif au format papier nous confirment le choix de maintenir une version imprimée de notre magazine. Mais si le support premier va demeurer, d’autres éléments vont évoluer.

Changement de périodicité et du nombre de pages

Le changement le plus visible – même si à nos yeux, ce n’est pas le plus important – est celui de la fréquence de parution d’axelle. À partir du numéro de novembre, nous adopterons le rythme que nous avions déjà pour nos hors-séries hiver et été : un numéro tous les deux mois. axelle passe donc d’un magazine “mensuel” à un “bimestriel” (à ne pas confondre avec “bimensuel”, qui signifie deux fois par mois). Ainsi, en novembre, vous recevrez le numéro de novembre-décembre ; en janvier, celui de janvier-février, et en mars, celui de mars-avril… Au total, et pour le même prix (29 euros pour nos abonnées, 24 pour les membres de Vie Féminine), vous recevrez désormais six numéros par an. Chaque numéro fera non plus 48 pages, mais 72. Davantage de lecture, plus de temps pour en profiter.

Nous avons aussi le souhait de développer de nouveaux projets éditoriaux, ce qui nécessite de sortir des contraintes de la mensualité.

Ce changement de périodicité et de pagination est nécessaire à notre petite équipe. Nous faisons vivre actuellement, en plus du magazine papier, un site internet, une newsletter, nous avons une présence active sur les réseaux sociaux ; nous donnons des formations, nous développons des projets journalistiques ambitieux… Nous ne pouvions pas le prévoir au moment de la création du magazine, mais tout cela fait maintenant partie de la vie de la rédaction. Nous avons aussi le souhait de développer de nouveaux projets éditoriaux (nous allons vous les présenter), ce qui nécessite de sortir des contraintes de la mensualité. Cette fréquence de parution nous permettra enfin de proposer des numéros plus durables et plus solides aux librairies et points de vente.

Beaucoup d’entre vous seront sans doute un peu déçues : 45 % d’entre vous trouvent important qu’axelle paraisse chaque mois. 55 % se partagent entre celles qui estiment qu’un bimestriel, comme pour les hors-séries hiver et été, c’est bien aussi (34 %), et celles pour lesquelles la périodicité n’a pas d’importance (21 %). Figurez-vous que nous avons même envisagé la possibilité de ne paraître que 4 fois par an sous la forme d’un “trimestriel” ! Finalement, cela nous semblait trop éloigné de notre identité et de cette proximité régulière avec nos lectrices à laquelle nous tenons tant et que nous souhaitons préserver.

Des dossiers renforcés, des enquêtes et reportages en Belgique

Nous voulons améliorer les rubriques qui font notre spécificité et que vous avez plébiscitées. D’abord, les reportages et les enquêtes sur les droits des femmes en Belgique : ce sont les sujets que vous préférez dans nos pages (105 répondantes sur 143, plusieurs choix étaient possibles). Nous pourrons le faire dans des numéros plus épais. Chacun comportera à l’avenir une grande enquête ou un long reportage, en Belgique, sur un enjeu crucial pour les droits des femmes. Viennent ensuite, parmi vos rubriques préférées, les rencontres avec des femmes engagées d’ici et d’ailleurs (identifiées par 96 répondantes) ; les dossiers thématiques (pointés par 89 répondantes), dont le nombre de pages sera désormais doublé ; les articles qui parlent de la société belge (87 répondantes) et les sujets culturels (81 répondantes).

À l’avenir, chaque numéro comportera une grande enquête ou un long reportage, en Belgique, sur un enjeu crucial pour les droits des femmes.

Vous souhaitez également que l’on retrouve plus souvent dans nos pages des reportages locaux en Belgique (pour 106 d’entre vous) : nous allons le faire. Davantage de témoignages, aussi (pour 84 d’entre vous) : nous y serons attentives. Et des solutions pratiques pour vous aider au quotidien (pour 82 d’entre vous) : nous allons refonder notre cahier pratique, actuellement situé en fin de numéro, qui ne remplit visiblement pas vos attentes.

© Odile Brée pour axelle magazine

Des supports améliorés et diversifiés, pour de nouvelles histoires

Lorsque nous avons créé notre actuel site internet en 2016, nous l’envisagions comme un prolongement de nos numéros papier pour les abonnées, et comme un moyen de faire connaître notre magazine à un lectorat extérieur. Il est devenu, sans que nous l’ayons planifié, un site francophone de référence sur les sujets féministes. Des internautes du monde entier, de tous les continents, s’y connectent chaque jour pour consulter nos anciens articles. Notre site est aussi devenu notre support de traitement “chaud” de l’actualité – traitement impossible dans un magazine papier dont les contenus sont calés plusieurs semaines avant sa parution. Ce site, encore davantage avec un magazine bimestriel, a donc besoin de continuer à se développer, ce qui demande plus de contenus exclusifs (sur lesquels nous ne manquerons pas d’attirer aussi l’attention de nos abonnées) et une meilleure communication autour de ce support, peu fréquenté par les lectrices ayant répondu à notre sondage.

Notre site est devenu, sans que nous l’ayons planifié, un site francophone de référence sur les sujets féministes. Des internautes du monde entier, de tous les continents, s’y connectent chaque jour pour consulter nos anciens articles.

Nous avons également découvert de nouveaux supports : le podcast, en particulier. Ce n’est pas pour rien que de nombreuses militantes féministes en ont fait leur support de prédilection. C’est un média accessible, y compris pour celles qui sont moins à l’aise avec l’écrit ; c’est un média tout en sensibilité et en proximité, ce que permet le son ; c’est une forme maniable et souple qui s’adapte aux sujets traités. Uniquement 27 % des répondantes à notre sondage ont déjà écouté un podcast d’axelle ; mais nous avons déjà eu, depuis janvier, plusieurs milliers d’écoutes. Le monde du podcast reste donc à explorer avec nos lectrices, de même que celui de la radio dans lequel nous nous lancerons une fois par mois à partir de l’automne (51 d’entre vous l’ont épinglé dans nos rêves d’avenir).

Enfin, vous êtes nombreuses à nous avoir suggéré, dans le sondage, des idées d’articles à traiter : enquêtes, dossiers, personnalités à rencontrer, sujets de société… La liste est bien trop longue pour vous en faire l’inventaire mais sachez que vos idées feront l’objet de plusieurs points spécifiques lors de nos prochaines réunions de rédaction. Un immense merci pour votre confiance et pour votre générosité !

axelle magazine… ou axelle média ?

Lorsque nous avons tricoté les éléments de réflexion qui s’étaient accumulés dans notre panier – les propositions de la rédaction, les suggestions des lectrices, les évolutions de Vie Féminine et de la société… –, plusieurs éléments nous ont sauté aux yeux. Tout d’abord, nous sommes en mouvement depuis longtemps ; nous n’avons pas attendu 2021 pour faire évoluer le magazine. Nous avons connu de nombreux changements depuis 1998, et ce n’est sans doute pas le dernier. Ayons confiance en notre capacité à prendre, ensemble, de bonnes décisions !

Quoi de plus féministe que de partir non pas d’un principe théorique ou d’une idée sortie d’un chapeau, mais de cheminer avec ce que nous faisons déjà, de s’inspirer de nos pratiques, pour aller plus loin encore, avec vous toutes.

Depuis quelques années, en effet, nous avons fait de nombreux essais. Nous avons testé les projets journalistiques collectifs (en particulier avec le dossier “Front du vivant” dans le hors-série janvier-février 2021, mais aussi avec des étudiant·es en journalisme, à paraître ce mois de novembre). Nous avons essayé les collaborations avec d’autres médias. Nous nous sommes lancées dans la production de podcasts, avec nos séries Passeuses, Créatrices et Le grand écart, ainsi que les webinaires de formation en journalisme “Nellie Bly” ; et enfin, nous avons entamé des enquêtes exclusives au long cours (patience, il faudra attendre janvier pour en découvrir une). Ces essais ont nourri notre travail, nous ont montré des horizons, et parfois des limites. Nous en sortons renforcées.

Enfin, si l’on récapitule : entre le magazine papier, le site web de plus en plus nourri, la newsletter, les nouveaux formats podcast et radio : est-ce qu’axelle magazine ne serait pas en train de faire sa mue vers axelle média ? Finalement, quoi de plus féministe que de partir non pas d’un principe théorique ou d’une idée sortie d’un chapeau, mais de cheminer avec ce que nous faisons déjà, de s’inspirer de nos pratiques, pour aller plus loin encore, avec vous toutes. Et toutes celles qui embarqueront demain !

Paroles de lectrices

À la fin du sondage, vous avez aussi glissé des petits mots. Encouragements le plus souvent, coups de gueule très rarement. Merci ! Morceaux choisis :

“Merci pour votre travail, on a besoin de vous !”
“Dans l’absolu, continuez comme vous le faites, vous êtes vraiment super !”
“Dans axelle, tout est bon !”
“Je vous adore. Continuez. Et merci de nous consulter ! Ça aussi, c’est féministe et c’est à cultiver !”
“J’apprécie énormément la lecture du magazine. Et la bonne surprise, c’est que ma fille de presque 14 ans le lit également avec beaucoup d’intérêt !”
“Beaucoup d’articles décrivent des situations ou problèmes. Peu donnent des solutions pour changer ou résoudre ces situations ou problèmes. Dommage !”
“Merci d’exister !”
“Merci d’être un magazine ancré dans la vraie vie des femmes et de toutes les femmes ! Membre de Vie Féminine depuis plus de 30 ans, j’ai vu évoluer le magazine et son positionnement féministe me permet de forger mon opinion face aux questions d’actualité. Par moments, il me semble qu’il y a trop souvent des résumés de livres, d’auteurs féministes : intéressant, mais risque que les concepts développés soient trop intellectuels… Il m’arrive que je décroche de ce type d’articles… Les podcasts “Passeuses” sont super bien faits ! Continuez ce projet, une belle manière de faire de la transmission féministe, un beau support pour nos échanges féministes en famille ! Dans mon quartier, je dépose l’axelle dans la boîte à livres, une façon de le faire découvrir, de le faire “voyager” dans l’espace public ; merci et bravo à l’équipe de rédaction !”
“Merci pour votre travail de qualité, le magazine est génial, représente bien l’actualité des femmes, vous pouvez être fières de ce que vous réalisez !”
“Bravo pour votre travail et courage pour la suite !”
“Bravo pour votre formidable boulot ! Longue vie à votre énergie, vos belles et bonnes idées ! Et merci !”
“Continuez à être aussi inventives !”
“Je partage axelle avec ma fille (45 ans). Nous en discutons (quand nous avons le temps) et avec mon mari qui écoute avec attention et surprise !”
“Bonne idée ce petit sondage ! Je comprends le passage à l’utilisation des nouvelles techniques. J’espère quand même que le magazine papier continuera d’exister. J’aime bien lire en surlignant, découpant, classant… J’imagine qu’on pourra lire le résultat du sondage. Bonne continuation. Merci !”
“Merci ! Je suis abonnée depuis moins d’un an et je suis contente de retrouver mon magazine chaque mois. axelle me permet de garder l’œil sur les infos qui m’intéressent !”
“Merci pour votre travail et pour vos articles accessibles. Votre travail est précieux et essentiel !”
“Je lis axelle depuis longtemps. J’aime son évolution. Parfois, certains articles me demandent de les relire. Ce n’est pas toujours facile pour moi mais c’est très intéressant pour mes réflexions.”
“Je suis une “vieille” et j’estime parfois que certains articles sont un peu trop “féministes” !”
“Merci pour votre travail incroyable, chaque mois je profite du magazine et je prends mon temps pour le lire, il traîne dans l’appartement et petit à petit je lis quasi tout chaque mois. J’aime qu’il soit en format papier, j’espère que cela ne changera pas. Merci pour ce sondage !”
“Les articles ne sont pas toujours accessibles pour les milieux populaires, dommage !”
“Je survole tous les articles et ne prends connaissance que de ceux qui m’importent. Je trouve parfois votre style par trop virulent (mon âge ?).”
“Vous êtes géniales, continuez comme ça !”
“Merci pour les articles bien rédigés que vous publiez !”
“Un tout grand merci à Vie Féminine pour tout ce que le mouvement a réalisé depuis sa création, pour les activités (journées d’étude, manifestations, axelle…) et son accompagnement des femmes suivant les évolutions de la société. J’avais 20 ans en 1959… Imaginez l’évolution des mœurs et de la vie de la femme depuis cette époque !”
“Merci pour le magazine, merci d’exister.”