Qu’est-ce qui vous enthousiasme actuellement ?
Un troisième restaurant, mais pas n’importe lequel : un solidaire cette fois-ci.
Tous les matins, direction le Resto du Cœur de Mariembourg.
Partager ma passion, la cuisine, c’est dans mon ADN.
C’est l’occasion pour moi à travers ces repas de faire oublier aux bénéficiaires leurs galères… au moins quelques instants…
Quand je me lève le matin, j’ai la pêche, la patate !
Quelque chose à pointer du doigt dans votre métier ?
L’investissement des bénévoles qui sont principalement des bénéficiaires. Un groupe de trois dames, merveilleuses, remplies de joies, toujours pétillantes.
Je suis fière quand le lendemain, elles me racontent qu’elles ont essayé de reproduire une recette.
Ici, “les clients” ne se défoulent pas sur les réseaux sociaux, il y a un véritable échange.
Un moment d’indignation : envers qui, envers quoi ?
Les fainéants, paresseux, les tire-au-flanc. Cela me fait bondir !
Je veux rester sympa : je ne citerai personne.
Avec qui, avec quoi vous sentez-vous en lien ?
J’ai 56 ans, je suis à mon deuxième chapitre de vie.
Mon premier coup de foudre a été pour ma fille Lou et ma petite-fille Lilou.
Mon second pour mon compagnon.
Mon troisième pour les Restos du Cœur.
Souvenez-vous : la petite idée de Coluche qui était censée ne pas durer…
Notre défi : non seulement une aide alimentaire, mais aussi un accompagnement social.
Qu’est-ce qui titille votre curiosité ?
Le gaspillage alimentaire.
Sublimer des produits quelquefois moches, flétris, banals, c’est un vrai challenge.
J’aime les défis, cela me permet d’être créative.
Je me sens dans une totale liberté d’expression.
La cheffe Isabelle Leloup œuvre dans la cuisine gastronomique depuis une trentaine d’années. En 2017, elle obtient un Bib Gourmand, une distinction du Guide Michelin qui récompense “les restaurants offrant le meilleur rapport qualité-prix (en proposant des repas complets à des prix contenus)”. En juillet 2023, elle devient “Responsable sur Site” du 20e Resto du Cœur belge qui ouvre à Mariembourg, en province de Namur. Deux jours par semaine, elle s’active aux fourneaux pour préparer un menu composé d’une entrée, d’un plat et d’un dessert. “Adepte des circuits courts et des produits de saison, nous apprend le site des Restos du Cœur, elle n’hésite pas à mélanger les saveurs et les textures les plus surprenantes pour le plus grand plaisir des yeux et des papilles des bénéficiaires. Ceux-ci lui ont déjà trouvé un gentil surnom : “Coluchette”.”