Qu’est-ce qui vous enthousiasme actuellement ?
Créer m’enthousiasme. C’est un mouvement naturel chez moi. C’est vital. Sinon, actuellement, je travaille sur un beau projet avec le Centre culturel d’Ottignies-LLN et le Centre culturel du Brabant wallon, en collaboration avec la section artistique transdisciplinaire de l’ITP de Court-Saint-Étienne. Nous préparons une performance sur la problématique de la mobilité à Ottignies. Nous interviendrons pendant une semaine, aux heures de pointe, là où ça bouchonne, pour les automobilistes à l’arrêt dans leur voiture. Il y aura de la musique avec des instruments construits à partir d’objets de récup’, de la danse, des choses distribuées aux automobilistes (stickers, etc.). Je pense que ce sera une belle expérience. Ça me permet de sortir de ma pratique habituelle, ça enrichit, c’est très chouette.
Quelque chose à pointer du doigt dans votre métier ?
La grande diversité des propositions artistiques est vraiment une belle chose. Du coup, je trouve que les institutions devraient montrer plus d’artistes, au lieu de faire des expositions à rallonge d’une super star. Exposer des super stars, c’est bien, mais 4 ou 5 mois d’affilée, ça devient ennuyeux. On pourrait imaginer une programmation plus variée, qui alternerait expos plus courtes de super stars et des expos de grande qualité qui créent moins l’événement. Mais bon, je suppose que les directrices et directeurs de musée doivent faire des entrées et qu’ils ont des comptes à rendre. C’est tout un système. Lourd comme un éléphant obèse. Qui finira peut-être par s’écrouler, un jour.
Un moment d’indignation : envers qui, envers quoi ?
Premièrement, je ne supporte pas qu’on insulte ou qu’on humilie un enfant. Deuxièmement, je n’aime pas qu’on attende de moi que je corresponde à une idée qu’on se fait de moi.
Avec qui, avec quoi vous sentez-vous en lien ?
Avec la nature et ses cycles, tout simplement. Avec les personnes qui sont dans mon cœur. Avec le mouvement de création qui m’habite.
Qu’est-ce qui titille votre curiosité ?
Franchement ? Actuellement, j’adore écouter des conférences de grands médiums comme Henry Vignaud sur YouTube. J’écoute aussi volontiers les interviews de Mouloud Achour, sur sa WebTV Clique. Ça me plaît. Le théâtre aussi. J’ai vu dernièrement deux super pièces au Mars, à Mons : La Dictadura de lo cool et Five Easy Pieces. La musique aussi. Dernier super concert : Kate Tempest. Il faut checker son nom et sa musique, elle est super ! J’y vais à l’instinct, j’aime être surprise agréablement. J’aime surtout qu’on fasse tomber mes préjugés. Plus le monde en nous s’ouvre et plus nous serons enclins à ouvrir le monde dans lequel nous vivons. (Enfin, il me semble, je n’ai de leçon à donner à personne.)
Sara Conti est une dessinatrice qui s’exprime principalement par le biais de l’image imprimée. Elle est surtout connue pour ses impressionnants collages qui s’affichent dans l’espace public. Vers 2009, l’artiste impose ses matriochkas aux formes voluptueuses, qu’elle décline de manière quasi obsessionnelle, mais sans cesse renouvelée. Une belle occasion de rendre la rue aux femmes, alors que cet espace est trop souvent occupé par les hommes. Puis, fin 2015, Sara Conti décide d’élargir son vocabulaire graphique, délaissant ses poupées russes au profit d’autres figures qui semblent sorties tout droit de la mythologie. Désormais, son univers accueille des animaux, des êtres hybrides ou transgenres, des hommes, et bien sûr des femmes, toujours aussi puissantes et captivantes. Dès le 22 avril, Sara Conti participera à l’événement montois Sur les pas de Victor Hugo en proposant un parcours collé entre l’Artothèque et le Beffroi. Du 15 au 19 mai, elle présentera son « Commando de l’Immobilité » à Ottignies-LLN, un des quatre projets artistiques imaginés dans le cadre de Mobile Dreams.
Son site : www.saraconti.net
Petit plus : Sara Conti nous parle de son travail. Lire aussi cette interview publiée sur le blog in(k)ulte.