Qu’est-ce qui vous enthousiasme actuellement ?
Avec 3 ami·es gros·ses, nous lançons une nouvelle asbl de lutte contre la grossophobie. Elle va s’appeler FatClub. Et nous allons organiser un vide dressing pour les personnes grosses et une mini soirée chill pour nous rencontrer le 26 août prochain dès 14h à la cafétéria collective Kali, à Liège. Par la suite, nous organiserons des groupes de parole, des formations, des animations dans les écoles, la publication de livres…
Quelque chose à pointer du doigt dans votre métier ?
Je suis à la fois maman, militante féministe et antigrossophobie, psychologue, animatrice EVRAS dans un planning familial et formatrice pour l’asbl Crible. J’adore cette multitude de casquettes. Je ne fais jamais la même chose et même si je suis parfois fatiguée, tout ça me passionne profondément.
Un moment d’indignation : envers qui, envers quoi ?
Difficile de ne choisir qu’un seul sujet qui m’indigne et me met en colère. Je suis particulièrement en colère contre ce monde grossophobe où il est politiquement correct de maltraiter les personnes grosses. La grossophobie médicale m’indigne particulièrement. D’autant qu’il a été étudié qu’elle provoque des erreurs et des retards de diagnostic ainsi que des sorties de parcours de soin. La grossophobie médicale nous tue au lieu de nous soigner.
Avec qui, avec quoi vous sentez-vous en lien ?
Avec mes adelphes gros·ses. La non-mixité est un outil politique important, nous permettant de nous retrouver dans un espace safe et de nous organiser pour lutter pour nos droits.
Qu’est-ce qui titille votre curiosité ?
De quoi sera fait l’avenir de la lutte contre la grossophobie ? Les personnalités politiques vont-elles (enfin) s’emparer de ce sujet qui concerne tant de personnes dans notre société ?
Comme elle nous l’explique dans son interview, Virginie Devroye a de multiples casquettes. Psychologue de formation, elle reçoit ses patient·es dans son cabinet situé à Awans (Liège). Mais elle travaille aussi comme psy et animatrice EVRAS dans le planning familial du Centre Infor Famille à Liège et comme formatrice pour Crible, une association qui déconstruit les stéréotypes de genre. Sans oublier sa casquette de militante féministe, queer et “fat activist” qui combat sans relâche la grossophobie. En 2022, pour son mémoire de master en études de genre, elle s’intéresse à la sexualité des personnes grosses. Après avoir interrogé 40 témoins d’horizons variés, elle montre à quel point les personnes grosses, “tantôt considérées comme forcément inactives sexuellement ou à l’autre extrême du continuum fétichisées”, subissent de la grossophobie dans leur vie sexuelle. En 2023, elle fonde avec 3 ami·es gros·ses FatClub, une asbl pour lutter contre la grossophobie, une discrimination invisibilisée, y compris dans les milieux militants.