Qu’est-ce qui vous enthousiasme actuellement ?
La jeunesse qui se mobilise pour des causes comme notamment l’écologie, l’humanitaire ; qui lutte contre les discriminations ; qui ose s’aventurer dans des parcours hors norme. Cette jeunesse m’enthousiasme, elle contribue au changement des mentalités, elle changera petit à petit la face du monde.
Quelque chose à pointer du doigt dans votre métier ?
Encore trop souvent les jeunes artistes plasticiens et plasticiennes doivent revendiquer une rémunération pour la monstration de leur travail alors que cela devrait leur être spontanément proposé.
Un moment d’indignation : envers qui, envers quoi ?
Ce qui m’indigne, c’est le nombre de mes indignations, et en plus, il augmente de jour en jour. Citer un seul moment d’indignation serait réducteur tant ils sont aussi conséquents les uns que les autres.
Avec qui, avec quoi vous sentez-vous en lien ?
Avec la nature dont on dépend et plus particulièrement avec la mer d’où l’on vient. Au-delà de me ressourcer, elle produit le sentiment d’une connexion avec notre planète, elle conduit à l’expérience de la contemplation et m’induit, notamment, l’inspiration artistique.
Qu’est-ce qui titille votre curiosité ?
Les différences de cultures, de croyances, de pensées… En quelque sorte, les autres et leurs différences. Implicitement, le voyage titille aussi ma curiosité. Être dans un endroit où je n’ai jamais été, voir des choses que je n’ai jamais vues, rencontrer des gens que je ne connais pas, découvrir d’autres façons de vivre.
Laurence Dervaux est une artiste plasticienne, diplômée de l’École supérieure des Arts de Tournai, dont elle est responsable de l’option peinture. “Formée à la gravure, nous apprend le dossier de presse du BPS22, elle s’intéresse, dès ses premiers travaux, à la figure du corps humain et au corps de la femme en particulier”, s’inscrivant ainsi “dans une filiation de revendications féministes, amorcées les deux décennies précédentes, durant lesquelles une nouvelle génération de créatrices avait renouvelé les pratiques artistiques par l’utilisation de langages et de formes centrées sur leur corps, désormais considéré comme un espace politique.” Chez Laurence Dervaux, cependant, le corps n’est pas montré de manière frontale. Il se découvre lentement, par fragments. L’artiste explique : “J’ai commencé par représenter l’enveloppe extérieure du corps et utiliser les éléments nécessaires à la vie. Puis je suis progressivement rentrée à l’intérieur… J’en suis arrivée à travailler sur l’intériorité du corps et, inévitablement, à aborder les fonctions vitales, les organes ; autant de thématiques qui rejoignaient mon travail sur la nourriture, car ces fonctions vitales permettent le maintien de la vie.” Pour représenter le corps, traduire le mécanisme de ses fonctions vitales, l’artiste recourt à diverses disciplines (installation, vidéo, photographie…), utilise différents matériaux issus du quotidien (riz, verre, terre, ossements, sang, etc.). Depuis 1982, son œuvre, d’une grande cohérence, est exposée en Belgique, en France, mais aussi en Italie, Grèce, Chine, Corée du Sud, ou encore au Canada et à Singapour…
À voir :
Son exposition intitulée “Nous, huit milliards d’humains, moins vingt-sept, plus septante, le temps de lire ce titre” est visible jusqu’au 7/01/24 au BPS22.
Son site : www.dervaux.be